DDV LYRIQUE POUR SES VOEUX
Quelque part, quand il déclame, il y a du Malraux en Dominique de Villepin...
Dominique de Villepin retrouve ses accents lyriques
à l'occasion des voeux à la presse
Croire au "devenir français", rendre "la vie plus belle", ne pas céder aux sirènes des "déclinologues"... : Dominique de Villepin s'est livré, mardi 10 janvier, lors de ses vœux à la presse, à une leçon d'optimisme et de volontarisme, renouant avec ses envolées lyriques quelques peu remisées depuis son arrivée à Matignon.
Sortant du silence imposé par la traditionnelle séquence des vœux présidentiels, où Jacques Chirac a fait des annonces tous azimuts et fait savoir clairement que sa succession n'était pas ouverte, le premier ministre a pris soin de rappeler à plusieurs reprises qu'il était à son poste pour accomplir "la mission" confiée par le chef de l'Etat.
Le chef du gouvernement n'a pas fait d'annonces particulières, les réservant pour sa conférence de presse mensuelle du 26 janvier, mais a plutôt explicité sa philosophie et son "combat pour une certaine idée de la politique".
Affirmant que le pays est sorti "fortifié" de la crise des banlieues, il a réaffirmé que 2006 devait être une année "utile", celle de "l'engagement", de "la vérité", du "courage" et de la "détermination". Sans surprise, M. de Villepin, qui a fait de la "bataille" pour l'emploi sa priorité, a rappelé que "le grand défi d'aujourd'hui, c'est de faire reculer le chômage". Fort de premiers résultats encourageants sur ce front, il proposera fin janvier la "deuxième étape" de son plan pour l'emploi, qui "ciblera l'effort sur les jeunes". Sans préciser s'il irait plus loin dans la modification du code du travail, le créateur du contrat nouvelle embauche a rappelé qu'il fallait permettre à ceux qui le souhaitent de "travailler plus et plus longtemps".
UNE VIE "PLUS BELLE"
S'exprimant sans notes sur un fond bleu où l'on pouvait lire le slogan "2006, avançons ensemble", il a déclaré qu'en cette année de l'égalité des chances, il fallait aux Français "une raison de vivre ensemble", par-delà leurs différences. Face aux obstacles, il suffit, a-t-il dit, de "lever la jambe".
Un an après que son prédécesseur, Jean-Pierre Raffarin, eut appelé les Français à adopter la "positive attitude", M. de Villepin, lui, a exhorté à croire au "devenir français".
Pour rendre "la vie plus belle", il a aussi invité les journalistes à mettre "quelques gouttes d'humour et de tendresse" dans leurs écrits ou leurs reportages.
"Je sais qu'il est de bon ton de douter, de s'interroger", a-t-il dit avant d'ironiser sur le surgissement de "nouveaux experts, les déclinologues".
Plaidant pour un langage de "vérité", il a décoché une pique dont il n'a pas précisé si elle visait son éventuel rival pour 2007, Nicolas Sarkozy : "Le faux-semblant, le mensonge, la fuite en avant, cela fait illusion quelques mois, parfois quelques années, [mais] on ne bâtit rien sur le faux-semblant."
Sources : LE MONDE
Posté par Adriana Evangelizt