Société Générale: la position frauduleuse s'élevait à 50 milliards
Alors ce qui est très étonnant encore, c'est que le couple chez qui vivait le jeune homme ne semble pas non plus subir de perquisition. Quand on voit comment ils mènent une enquête, on rigole !
Société Générale: la position frauduleuse s'élevait à 50 milliards
La Société Générale a révélé dimanche dans un communiqué que les positions frauduleuses prises par le trader mis en cause atteignaient "environ 50 milliards d'euros" avant d'être liquidées dans l'urgence, ramenant la perte finale à 4,9 milliards d'euros.
"La position frauduleuse découverte le dimanche 20 janvier s'élève à environ 50 milliards d'euros", indique la banque française dans une "note explicative concernant la fraude exceptionnelle" reçue par l'AFP.
Cette position frauduleuse devait "impérativement être débouclée (vendue, ndlr) dans les plus brefs délais, en raison des risques liés à sa taille", poursuit la note.
Elle précise qu'elle a été "débouclée" en trois jours "suivant un mode opératoire contrôlé", c'est-à-dire dans des limites de volume inférieures à 10% des volumes traités sur les indices européens concernés afin de "respecter l'intégrité des marchés".
La position a été complètement "fermée" le 23 janvier au soir.
La Société Générale, accusée d'avoir amplifié le plongeon des principales bourses européennes en début de semaine dernière, rappelle que "les conditions de marché sont très défavorables" lorsqu'elle décide de solder ces positions.
"Le vendredi 18 janvier après-midi, les marchés européens avaient fortement chuté. Dans la nuit du 20 au 21 janvier, les marchés asiatiques sont en forte baisse (-5,4% sur le Hang Seng) avant l'ouverture des marchés européens", selon ce document qui décrit les activités d'arbitrage, le mode opératoire de la fraude, les conditions dans lesquelles elle a été découverte et le débouclage de la position.
La garde à vue de Jérôme Kerviel, le trader mis en cause par la Société Générale pour une "fraude" record de 4,9 milliards d'euros à son encontre, a été renouvelée dimanche pour 24 heures alors que le pourquoi et le comment de cette affaire restaient sans réponse.
A l'issue de la prolongation de sa garde à vue, entamée samedi peu avant 14H00 dans les locaux de la brigade financière, le courtier sera soit remis en liberté, soit présenté au parquet de Paris, qui pourrait alors ouvrir une information judiciaire et transmettre le dossier à un juge d'instruction en vue de sa mise en examen.
Depuis New Delhi où il achevait une visite officielle, le président Nicolas Sarkozy a résumé samedi la stupeur qui s'est manifestée dans le monde à l'annonce de cette "fraude" massive. Il a fustigé "un système financier qui marche sur la tête et qui perd de vue sa finalité", et permet de réaliser "des profits gigantesques" et des "pertes gigantesques en quelques heures".
Depuis samedi, les enquêteurs interrogent M. Kerviel sur la manière dont il a contourné les multiples protections de la banque, pour savoir s'il a agi seul, et sur ses motivations. La possibilité qu'il soit un "hacker" (pirate informatique) est envisagée, selon des sources proches du dossier.
"Il collabore et est prêt à s'expliquer", a affirmé samedi soir Jean-Michel Aldebert, chef de la section financière au parquet de Paris.
Alors que les médias du monde entier étaient, depuis l'annonce jeudi par la Société Générale de cette "fraude", à la recherche du trader de 31 ans, M. Aldebert a confirmé ce que son avocate, Me Elisabeth Meyer, avait assuré dès jeudi soir, à savoir qu'il n'était "pas en fuite". "Il s'est présenté spontanément aux services de police", a-t-il dit.
Selon des sources proches du dossier, la police et la banque ont toujours su où il était, chez des amis en région parisienne pour échapper à la presse. Il a été convenu d'un rendez-vous avec les enquêteurs qui l'ont ensuite conduit au siège de la brigade financière.
Devenu du jour au lendemain une célébrité mondiale, l'homme qui a fait perdre à une banque la somme d'argent la plus colossale de l'histoire financière, Jérôme Kerviel est, selon des sources proches du dossier, totalement dépassé par les événements et fragile psychologiquement.
Son placement en garde à vue est intervenu au lendemain d'une perquisition à son domicile de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) et d'une remise de documents informatiques aux policiers par la Société Générale.
Le parquet de Paris est saisi actuellement de deux plaintes.
La première contre X a été déposée jeudi matin au nom d'un petit porteur pour "escroquerie, abus de confiance, faux et usage de faux, complicité et recel" et a conduit à l'ouverture d'une enquête préliminaire, confiée à la brigade financière.
La seconde a été déposée par la Société Générale contre M. Kerviel pour "faux et usage de faux" et "atteinte au système de traitement automatisé des données".
Alors que les explications de la banque sur ses pertes colossales ont suscité l'incrédulité voire les critiques, le PDG Daniel Bouton a réfuté samedi toute dissimulation.
Dimanche, Pierre Moscovici (PS) a estimé que "la responsabilité" de M. Bouton était "engagée" et qu'il n'y "échappera pas".
Plusieurs auditions de responsables du secteur financier sont prévues mercredi au Sénat.
Sources AFP
Posté par Adriana Evangelizt