Pouvoir d’achat et vie privée font encore chuter Sarkozy
Pouvoir d’achat et vie privée font encore chuter Sarkozy
par François Wenz-Dumas
Cette fois, la chute est sévère. Deux sondages à paraître ce week-end, l’un réalisé par CSA pour Valeurs actuelles (1), l’autre par TNS-Sofres pour le Figaro magazine (2), enregistrent une dégringolade de Nicolas Sarkozy dans l’opinion.
Pour CSA, 52 % des personnes interrogées considèrent que l’action du président de la République «va plutôt dans le mauvais sens», et 37 % qu’elle «va plutôt dans le bon sens». En décembre, jugements positifs et négatifs s’équilibraient à 44 %. Même résultat pour la Sofres, qui relève 55 % d’opinions négatives contre 41 % de positives, en chute de 8 points.
Deux éléments d’explication sont avancés pour justifier cette chute : le mécontentement sur le pouvoir d’achat et l’exposition de la vie privée du chef de l’Etat. Le premier facteur apparaît comme le plus fondamental, même si Carla Bruni et les vacances «bling-bling» contribuent à la désaffection des personnes âgées. Les Français ont surtout «le sentiment d’avoir été dupés» sur le pouvoir d’achat, estime Brice Teinturier (Sofres), pour qui «les événements de décembre avec l’exposition de la vie privée et la visite de Kadhafi n’ont été que des facteurs aggravants».
Pour Stéphane Rozès (CSA), c’est la conjonction des deux qui provoque l’ampleur de la dégringolade. «La vie privée, c’est de l’ordre de la symbolique spirituelle, souligne-t-il, et le pouvoir d’achat, c’est le contenu temporel de l’action politique.» «Quand le président de la République donne l’impression d’esquiver le problème du pouvoir d’achat, qui est la clé de son discours sur le mérite et le travail, il n’a plus la ressource de se draper dans la fonction présidentielle qu’il est censé incarner», résume Rozès.
A certains égards, expliquent les sondeurs, ce basculement de l’opinion rappelle celui qui avait sanctionné les phrases malheureuses de Mitterrand sur le chômage («On a tout essayé !») ou de Jospin sur Michelin. En avouant son impuissance sur le pouvoir d’achat, il brouille l’image sur laquelle il a été élu.
(1) Sondage réalisé les 23 et 24 janvier auprès de 960 personnes
(2) Sondage réalisé les 23 et 24 janvier auprès de 1 000 personnes
Sources Libération
Posté par Adriana Evangelizt