Les travailleurs de l'Est imposés par l'Union

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Alors cet article qui fait le pendant à l'immigration choisie et à la baisse du chômage... car l'Union Européenne n'est pas loin d'exiger que nous recevions bien sûr des travailleurs de l'Est notamment... cette Union Européenne que nous voyons d'un très mauvais oeil finalement car nous sommes obligés de nous plier à tout un tas de règles, de diktats, de quotas qui enlèvent toute liberté individuelle à la France. Ainsi, il faut pratiquement demander la permission pour faire telle ou telle chose...

 

 

La France hésite à recevoir à bras ouverts les travailleurs de l'Est 

par Carine Fouteau

Dans l'Hexagone, la levée pure et simple des restrictions paraît écartée. Paris hésite toutefois entre deux scénarios.


Ce n'est pas avant le mois de mars que Paris fera savoir si les ressortissants des dix nouveaux pays membres pourront venir travailler en France. Quelques semaines à peine avant la date butoir du 1er mai 2006. Si le gouvernement français s'est souvent engagé à demi-mot à « accélérer » le calendrier, il semble aujourd'hui moins pressé de lever cette année les barrières à la libre circulation des travailleurs d'Europe de l'Est. Et ce malgré les encouragements de Bruxelles et le bilan positif que dresse la Commission européenne des expériences britanniques, irlandaises et suédoises. Hier, à l'issue de sa réunion hebdomadaire, l'exécutif européen a expressément demandé aux pays d'Europe de l'Ouest d'oublier leurs peurs « disproportionnées » et d'ouvrir largement leur marché. Le commissaire à l'Emploi, Vladimir Spidla, a noté à l'adresse de la France, qui a si souvent fustigé le « plombier polonais », qu'aucun afflux massif de travailleurs n'a eu lieu et n'est à craindre puisque « la qualité de vie dans les nouveaux Etats membres est relativement élevée ».



Une opinopn publique sensible
Pourtant, dans l'Hexagone, la levée pure et simple des restrictions paraît écartée. Paris hésite toutefois entre deux scénarios : soit prolonger de trois ans la fermeture (jusqu'en 2009, comme le permet le traité d'adhésion, selon un système « deux, plus trois, plus deux »), soit imaginer une solution intermédiaire en accordant des dérogations par métiers (maçons, camionneurs, hôtellerie-restauration, etc.) et par zones géographiques, là où l'on observe des pénuries de main-d'oeuvre. En tout état de cause, le gouvernement, qui détaille aujourd'hui son plan en faveur d'une immigration « choisie », ne souhaite pas dévoiler son jeu avant les autres capitales européennes, même si l'Allemagne et l'Autriche ont déjà laissé entendre qu'elles maintiendraient les restrictions, à la différence de la Finlande et de l'Espagne qui pourraient les lever.

Quels sont les enjeux en France ? A Matignon, on est à peu près certain que l'arrivée des travailleurs de l'Est n'aura pas d'effets négatifs sur le marché du travail « car les salariés ne viendront que s'il y a du travail. Ils devraient d'ailleurs se diriger d'abord vers l'Espagne et continuer d'aller en Grande-Bretagne ».

La baisse continue du nombre de chômeurs depuis neuf mois (- 5,2 % en 2005) devrait inciter le gouvernement à l'ouverture. De même que les besoins non pourvus sur le marché du travail (environ 200.000 emplois selon l'ANPE) notamment dans des secteurs comme l'hôtellerie et la restauration, le bâtiment ou encore la santé. Mais le taux de chômage reste élevé (9,5 % de la population active fin décembre) et les possibilités de formation ou de reconversion des chômeurs pas suffisamment exploitées, ce qui donne un argument au gouvernement pour reporter la libre circulation. Surtout, l'exécutif redoute de contrarier une opinion publique ultra-sensible sur les sujets d'immigration, comme l'a montré la polémique provoquée par Laurent Fabius à propos des plombiers polonais lors de la campagne pour le référendum sur le Traité constitutionnel européen.

Reste qu'en choisissant de continuer à traiter les travailleurs de l'Est comme des citoyens de seconde zone, Paris risque de se mettre à dos des pays qui seront moins disposés à coopérer sur des dossiers comme celui des travailleurs « détachés ».

Sources : LES ECHOS

Publié dans CHÔMAGE

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