Sarkozy prend les rênes de l'UE, climat alourdi par le non du président polonais

Publié le par Adriana EVANGELIZT





Sarkozy prend les rênes de l'UE, climat alourdi par le non du président polonais



Nicolas Sarkozy a pris mardi les rênes de l'Union européenne dans un climat de crise alourdi par le refus du président polonais de ratifier le traité de Lisbonne et de vives critiques venues de Bruxelles.

Au premier jour de la présidence française, le chef de l'Etat a essuyé coup sur coup deux mauvaises nouvelles.

La première est venue de Varsovie, lorsque le président Lech Kaczynski a annoncé qu'il ne ratifierait pas le traité de Lisbonne, selon lui "sans objet" après le non irlandais.

La seconde est arrivée de Bruxelles : le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson a jugé "fausses" et "injustifiées" des attaques de M. Sarkozy contre lui, estimant en outre qu'elles nuisaient à l'unité européenne dans les négociations à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). M. Sarkozy l'avait accusé de vouloir sacrifier l'agriculture européenne.

Arrivé à Paris pour un déjeuner avec le Premier ministre François Fillon, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, accompagné de tous les commissaires, s'est voulu positif, exhortant à "faire la preuve de l'Europe" dans "une Europe à l'épreuve". Il a apporté le "soutien sans faille" de Bruxelles au programme français pour ce semestre.

Dans la foulée étaient prévus un séminaire Commission-gouvernement, une cérémonie à l'Arc de Triomphe, puis un dîner à l'Elysée avec Nicolas Sarkozy.

La présidence française aura fort à faire, une quinzaine de jours après le rejet irlandais d'un texte censé sortir l'UE de la crise institutionnelle provoquée par les "non" néerlandais et français à la Constitution de 2005.

"Nous abordons cette présidence avec gravité parce que la situation est difficile et que les défis s'accumulent", a déclaré François Fillon, sans évoquer le revers polonais.

La France va avoir des "discussions" avec Varsovie pour "voir comment sortir de cette situation", a indiqué le ministère des Affaires étrangères.

Le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, a exprimé malgré tout sa "confiance dans l'esprit européen des Polonais".

Le refus de Varsovie s'ajoute au problème tchèque, où la ratification est loin d'être acquise. Or M. Sarkozy entendait "circonscrire le problème" à l'Irlande, tablant sur une poursuite de la ratification dans les autres pays.

"On n'a pas trop de temps" pour trouver une solution avant "la limite" des élections européennes de juin 2009, a-t-il fait valoir lundi sur France 3.

Il se rendra à Dublin le 21 juillet, et non le 11 comme prévu, pour cause d'"emploi du temps surchargé".

Le 10, Nicolas Sarkozy ira à Strasbourg exposer ses vues au Parlement européen.

Malgré la crise, le chef de l'Etat, qui remettra le flambeau le 1er janvier 2009 à la République tchèque, affiche son volontarisme, appelant à "changer profondément notre façon de faire l'Europe".

"On attend de l'Europe qu'elle protège les Européens contre les risques que fait peser la mondialisation, et c'est là que ça ne marche pas", a-t-il jugé.

Paris a fixé quatre priorités à sa présidence: "paquet" de mesures climat-énergie, pacte européen pour l'immigration, Europe de la défense, agriculture.

Nicolas Sarkozy a cependant pris le risque de créer d'autres remous, en lançant lundi soir une nouvelle charge contre la Banque centrale européenne, à quelques jours d'une hausse attendue des taux d'intérêt.

Pour donner de l'éclat à sa présidence, la France compte surtout sur le lancement de l'Union pour la Méditerranée (UPM), le 13 juillet. Ont été conviés au sommet les dirigeants des pays riverains de la Méditerranée mais aussi, à la demande pressante de Berlin, l'UE dans son ensemble.

Si ce rendez-vous européen est un test politique et diplomatique majeur de son quinquennat, Nicolas Sarkozy n'entend pas pour autant paraître délaisser des Français qui, à en croire les sondages, le boudent obstinément.

"En m'occupant d'Europe", a-t-il assuré, "je m'occuperai d'eux".

Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt

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L
Pour une et unique fois, je respecte l'attitude du président Lech Kaczynski qui semble être le seul président européen élu en exercice à tenir compte du NON émis à multiples reprises par tous les rares mais grands peuples européens consultés : donc pour cette seule et unique fois : Bravo monsieur Kaczynski !!!Concernant les commissaires européens, à de rares execeptions près, ils ne m'inspirent que très peu de confiance car  ce sont essentiellement des agents pistonnés par des multinationales comme Monsanto (les gangsters de l'agent orange, ...) et des politiques nationaux dévoyés du genre Blair, aznar, etc ...Quant à Sarko, au niveau respect des peuples européens et de leurs choix, il ne mérite qu'un grand zéro bien compris  et toutes ces gesticulations matamoresques n'y changeront rien !!!
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M
Oui, les choses vont être un peu difficiles pour le Président. Mais il peut surmonter cela, en tous cas, pour nous et pour l'Europe, il faut le souhaiter.
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