Sarkozy aux Irlandais : ce sera "Nice ou Lisbonne"
Sarkozy croit peut-être qu'il peut disposer du droit de vote des Irlandais comme il l'a fait des Français. Il y en a marre de passer outre sur le droit des Peuples. Un seul homme ne peut pas se substituer à des millions ni mieux savoir qu'eux de quoi ils ont besoin. C'est certain. Nous espérons fortement que les Irlandais ne se laisseront pas faire. Mais d'après deux connaissances vivant là-bas, cela ne risque pas.
Sarkozy aux Irlandais : ce sera "Nice ou Lisbonne"
Attendu lundi à Dublin après le "non" irlandais au Traité de Lisbonne, le président français écarte l'idée d'une renégociation: "Cela fait maintenant plus de dix ans que nous débattons. (...) Il est temps d'en finir".
Le président français Nicolas Sarkozy, qui se rend lundi à Dublin un peu plus d'un mois après le "non" irlandais au Traité de Lisbonne, assure dans un entretien que publie samedi 19 juillet l'Irish Times, vouloir trouver "une solution qui réconcilie l'ensemble de la famille européenne".
"Le plus important, c'est d'apporter de véritables réponses aux inquiétudes des Irlandais", dit-il.
Dans la semaine, des propos attribués à Nicolas Sarkozy, qui aurait jugé devant les députés UMP à l'Elysée que l'Irlande devra revoter, avaient été fraîchement accueillis dans le pays.
"Les pieds dans le plat"
Le chef du Parti travailliste (dans l'opposition) Eamon Gilmore avait même estimé que Sarkozy, qui préside le Conseil européen depuis le 1er juillet, avait "sérieusement mis les pieds dans le plat".
Dans son entretien au quotidien irlandais Irish Times, Nicolas Sarkozy affirme venir à Dublin "pour écouter et pour comprendre".
Dans le même temps, il écarte l'idée d'une nouvelle Conférence intergouvernementale qui renégocierait le texte et explique que "le choix est entre (le traité de) Nice et Lisbonne".
Nice ou Lisbonne
"Cela fait maintenant plus de dix ans que nous débattons des questions institutionnelles. Elles ont été examinées dans le moindre détail. Il est temps d'en finir", estime le président français, qui dit ne pas croire "que les 26 partenaires de l'Irlande soient prêts à s'engager dans une nouvelle Conférence intergouvernementale".
"C'est pour cela que le choix est entre (le traité de) Nice et Lisbonne", conclut-il. "Quant à l'Europe à plusieurs vitesse, je ne la souhaite pas; elle ne pourrait être envisagée qu'en dernière hypothèse".
Blocage
"Un blocage persistant aurait des conséquences sur l'élargissement mais aussi sur la Commission puisque si l'on en reste à Nice, la Commission sera plafonnée dès l'année prochaine", prévient le président français.
Alors que certains électeurs irlandais étaient préoccupés par la perte éventuelle d'un commissaire permanent en 2014, Nicolas Sarkozy estime qu'ils "ont pris le risque de perdre le commissaire irlandais dès 2009 au lieu de 2014".
Prudence
Le président français juge qu'il faut être "prudent" sur la question du maintien ou non d'un commissaire par Etat. "Je ne suis pas sûr qu'une Commission pléthorique pourrait remplir sa tâche avec toute l'efficacité nécessaire", dit-il. "Mais je ne veux écarter a priori aucune solution qui serait compatible avec les traités serait acceptable pour tous".
Le chef de l'Etat français réitère son souhait de pouvoir proposer une solution ou au moins une méthode lors du Conseil européen d'octobre ou de décembre, car "les Européens doivent savoir sur quelles bases ils éliront leurs représentants au Parlement européen" en juin 2009.
Présidence française
"Il faudra bien savoir un peu à l'avance sous quel régime juridique, Nice ou Lisbonne, nous prendrons ces décisions: c'est le rôle de la Présidence que de préparer ces échéances; elle le fera naturellement dans le respect du vote exprimé par les Irlandais".
Le président français se dit convaincu que les électeurs irlandais "n'ont pas simplement voulu garder le traité de Nice", mais pense "qu'ils ont plutôt voulu faire part de leurs inquiétudes et de leurs critiques sur la manière dont l'Europe fonctionne".
Sources Nouvel Observateur
Posté par Adriana Evangelizt