Certains soldats français "touchés" par les tirs de l'Otan
Le bouquet mais ceci ne nous étonne point. Nos soldats n'ont rien à faire là-bas de toute façon. Nos soldats n'ont pas à se faire massacrer pour les voleurs de pétrole et les trafiquants d'opium protégés par l'Otan.
Certains soldats français "touchés" par les tirs de l'Otan
par Angela Corrigan
Dix militaires français tués en Afghanistan dans l'embuscade des Talibans. Mais nous apprenons ce matin que certains soldats auraient été atteints par les frappes aériennes de l'Otan. Si cette nouvelle venait à se confirmer, les troupes françaises pourraient être contraintes à quitter Kaboul, contrairement à ce que le président français Nicolas Sarkozy souhaite, à savoir poursuivre le "combat contre le terrorisme" en maintenant les soldats français en Afghanistan.
On apprend avec stupéfaction ce matin que certains des parachutistes français tombés dans l'embuscade dressée par des talibans en Afghanistan ont été "touchés" par les frappes aériennes de l'Otan censées leur permettre de sortir de ce guet-apens. Cette version est donnée par le quotidien Le Monde.
Réagissant à ces accusations, le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Elrick Irastorza, a estimé qu'il avait "un temps pour la compassion, et un temps pour le retour d'expérience".
L'embuscade était tendue dans le secteur de Saroubi, à 50 kilomètres seulement de Kaboul. Lundi 18 août, dans l'après-midi, une centaine de combattants talibans attendaient une patrouille française appartenant à l'Isaf, le corps expéditionnaire de l'Otan. Les insurgés avaient miné le secteur et ont attaqué le convoi au lance-roquettes.
L'accrochage a été d'une violence extrême. Face à l'assaut de talibans qui avaient minutieusement préparé ce guet-apens, les soldats français, d'abord pris au dépourvu, ont pu riposter. Rapidement, la patrouille française a reçu un soutien terrestre, aérien (puis médical) et les combats se sont poursuivis jusqu'au lendemain.
Côté français, le bilan est très lourd : dans le feu de la première action, 10 parachutistes sont morts. Ils appartenaient au 8e RPIMa de Castres (le plus touché), au 2e REP (régiment étranger) de Calvi et au régiment de marche du Tchad (basé à Noyon, dans l'Aisne). On déplore aussi 21 blessés, dont l'état était jugé hier « stable » et qui seront rapatriés dès aujourd'hui en France.
1 Une guerre plus dure encore qu'en Irak
L'assaut a confirmé que la guerre que livrent les Occidentaux « contre le terrorisme » dans les montagnes afghanes, qu'ils avaient pu croire en bonne voie d'être gagnée en 2006, est devenue très incertaine, au fur et à mesure que les talibans, expulsés du pouvoir fin 2001 manu militari, ont repris des couleurs et resserrent l'étau jusqu'au cœur même du pays. « Face à des talibans très aguerris, les combats sont de plus en plus durs », a confirmé hier Hervé Morin. Le ministre de la Défense, qui s'est déjà rendu sur le terrain ces dernières semaines, n'ignore rien des risques que courent les 2 700 soldats français engagés aux côtés des Américains, Anglais, Italiens, Néerlandais, Canadiens…
Et si la bataille est présentée comme cruciale « pour les droits de l'homme, la liberté et la démocratie », sur le terrain, elle a pour les combattants les allures d'un autre Vietnam contre un ennemi aussi insaisissable que le furent les Vietcongs. Depuis le début de l'année, 176 soldats occidentaux sont morts.
2 Un avertissement à la France
En annonçant le 26 mars dernier à Londres - puis en l'officialisant le 3 avril au sommet de l'Otan à Bucarest - un renforcement de la présence française dans les forces internationales déployées depuis 2001 en Afghanistan, Nicolas Sarkozy savait que la partie serait difficile. L'accrochage meurtrier de Saroubi s'est produit quelques semaines après l'arrivée des 700 renforts français et 10 jours seulement après que Paris eut pris le commandement des forces présentes dans la région de Kaboul. Ce n'est sûrement pas un hasard.
Le président a aussitôt réagi hier en annonçant qu'il s'envolait pour Kaboul et que « sa détermination était totale ». En délicatesse avec son armée après l'épisode des fermetures de casernes et le fait-divers malheureux de Carcassonne qui a coûté son poste au chef d'état-major, Sarkozy n'a pas perdu une seconde pour s'adresser à elle : « Je m'incline avec respect et émotion devant le courage de ces hommes qui ont accompli leur devoir jusqu'au sacrifice suprême », a dit le président, qui a justifié à nouveau sa décision d'engager le pays : « La cause est juste, c'est l'honneur de la France et de ses armées de la défendre. »
3 Le fragile soutien de l'opinion
À part Jean-Marie Le Pen qui a tonné hier que les soldats français « n'ont pas à se faire tuer pour l'Oncle Sam », la classe politique a évité de polémiquer dans l'adversité. Mais il est certain que la mort des 10 soldats va relancer le débat qui avait commencé en avril au Parlement.
Hier, c'est bien sûr à l'UMP que le soutien à la politique de l'Élysée est le plus marqué. Mais l'opposition, qui avait voté en avril une motion de censure pour dénoncer une politique d'« alignement » sur les États-Unis, va demander des comptes.
« Quels sont les buts de cette guerre ? Combien de forces faudra-t-il pour arriver aux objectifs fixés ? Quel est le bilan de l'action militaire et de la reconstruction engagée depuis 2001 ? », a demandé hier François Hollande. Le chef du Parti socialiste, qui veut des réponses « rapides », a demandé la convocation d'urgence des commissions parlementaires des Affaires étrangères et de la Défense. Pour François Bayrou, « la question des moyens pour assurer la sécurité des soldats engagés dans des actions de guerre devra être posée ». Quant à Marie-George Buffet, elle a déjà demandé au nom du Parti communiste le retrait des forces françaises d'Afghanistan.
La demande a peu de chances d'être entendue, mais on se souvient qu'en avril, un sondage BVA- « Sud Ouest » indiquait que 68 % des Français étaient opposés au renforcement de la présence militaire française à Kaboul.
4 Une opération à l'avenir très incertain
Malgré la présence de 70 000 soldats occidentaux - y compris les 24 000 Américains de l'opération Enduring Freedom -, le gouvernement d'Hamid Karzaï ne parvient donc pas à rétablir la paix civile. Appuyés sur leurs refuges des « zones tribales » du Pakistan d'où viennent des hommes et des armes, les « étudiants en religion » n'ont jamais paru si menaçants. Karzaï a échappé à un attentat le 27 avril dernier et des attentats se sont produits en plein Kaboul. Quant à la production et au trafic d'opium, qui alimentent la machine guerrière, ils atteignent des sommets inégalés.
Et la situation régionale n'incite pas à l'optimisme. Alors que Pervez Mucharraf, ex-allié des Américains, vient d'abandonner le pouvoir au Pakistan, le grand voisin est plus que jamais soupçonné de jouer un jeu trouble aux frontières. Et l'Afghanistan est redevenu pour les militants islamistes radicaux le territoire d'élection du djihad.
Autant dire que d'autres embuscades et accrochages meurtriers sont à redouter dans les semaines et les mois qui viennent. Lire tous les articles sur ce sujet
Sources Sud-Ouest
Sources Continental News
Posté par Adriana Evangelizt