Crise: optimisme en Europe dans l'attente du vote du Sénat américain

Publié le par Adriana EVANGELIZT



Crise: optimisme en Europe dans l'attente du vote du Sénat américain


Les marchés mondiaux espéraient mercredi une adoption rapide par le Congrès américain d'un plan de sauvetage des banques revu et corrigé, l'Europe se mobilisant pour trouver les moyens de renforcer le système financier face à la tempête.

Le Sénat américain remettra au vote mercredi soir le plan de sauvetage du secteur bancaire américain de 700 milliards de dollars après son rejet, lundi, par la Chambre des représentants, qui avait entraîné une déroute à Wall Street.

Le président George W. Bush a promis aux Américains et "aux citoyens du monde" que ce n'était pas la fin du processus législatif. "Mon administration va continuer à travailler étroitement avec les dirigeants des deux partis", républicain et démocrate, au Congrès, a-t-il assuré.

Il répondait ainsi indirectement aux appels de responsables politiques d'autres pays, comme la chancelière allemande Angela Merkel, pour un vote rapide du plan, afin de "restaurer la confiance des marchés".

Les chefs de file démocrates Harry Reid et Nancy Pelosi ont fait part à M. Bush de leur "confiance" dans le vote d'un nouveau plan.

La Bourse de New York a ouvert en baisse mercredi, dans un marché tendu avant le vote du plan de sauvetage: le Dow Jones perdait 1,06% et le Nasdaq 0,51%.

Vers 13H45 GMT, le Dow Jones Industrial Average (DJIA) reculait de 114,77 points, à 10.735,89 points, et l'indice Nasdaq, à forte composante technologique, de 10,58 points, à 2.071,75 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 cédait quant à lui 1,25% (14,56 points), à 1.151,80 points.

Par ailleurs, l'action de la première banque italienne, UniCredit, s'envolait en Bourse mercredi après-midi après que le ministère des Finances italien eut annoncé qu'il allait prendre des mesures pour garantir la stabilité du système bancaire.

Le vote au Sénat américain aura lieu une fois la nuit tombée mercredi, après la fête du Nouvel An juif. Cela signifie qu'exceptionnellement il se prononcera avant que la Chambre des représentants n'examine à nouveau le plan jeudi.

Le plan révisé que le Sénat examinera mercredi prévoit de porter à 250.000 dollars le plafond de la garantie accordée aux déposants en cas de faillite de leur banque. Les candidats à la Maison Blanche Barack Obama et John McCain, qui avaient fait cette proposition mardi, se rendront au Sénat mercredi soir.

"J'espère qu'avec les améliorations que nous avons apportées au projet de l'administration, le Sénat votera la loi demain (mercredi) et la Chambre des représentants prendra sa suite après", a déclaré le leader de la majorité démocrate au Sénat Harry Reid.

"L'irresponsabilité" du système financier américain est la cause de la crise financière qui déstabilise l'économie mondiale depuis plusieurs semaines, a déclaré mercredi le Premier ministre russe Vladimir Poutine, cité par les agences russes.

"Ce qui arrive aujourd'hui a commencé aux Etats-Unis dans le domaine économique et financier (...) il ne s'agit plus de l'irresponsabilité de personnes concrètes, mais l'irresponsabilité d'un système qui prétendait être le leader", a dit M. Poutine.

"Et le plus triste est que nous voyons désormais l'incapacité (du système) à prendre les décisions adéquates", a ajouté le chef du gouvernement au cours d'un conseil des ministres.

De son côté, l'Europe envisage de nouvelles mesures pour améliorer le fonctionnement du système financier face à l'ampleur de la déroute sur le continent européen, mais un plan de sauvetage généralisé comme aux Etats-Unis reste exclu. Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a indiqué mercredi que les pays membres réfléchissaient à la création d'un système commun pour protéger les dépôts bancaires des particuliers sur le continent.

"Les Européens peuvent avoir confiance dans leur système bancaire", a assuré le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker, pour qui la situation du système bancaire européen n'est pas aussi "dramatique" qu'aux Etats-Unis.

Il s'est en outre dit persuadé que la Banque centrale européenne (BCE) prendra en compte l'impact de la crise financière dans ses décisions sur le niveau des taux d'intérêt, alors qu'elle doit se réunir jeudi.

Pour Valérie Plagnol, du Crédit Mutuel-CIC, les marchés évoluent entre "espoirs et rumeurs". "Les craintes de ralentissement de l'activité sont patentes", même si, en Europe, les engagements et déclarations des gouvernements "semblent avoir apporté un peu d'accalmie", selon cette analyste.

Les principales places européennes ont ouvert mercredi en hausse, de 0,92% à Paris, 0,80% à Londres et 0,58% à Francfort.

En Asie, Tokyo a terminé la séance en hausse de 0,96%, alors que le Nikkei avait abandonné 4,12% mardi. Taïwan a clôturé en hausse de 0,78%, alors que les autorités financières ont suspendu pour deux semaines les ventes à découvert.

Après un "lundi noir", la Bourse de New York a nettement rebondi mardi, sans combler sa chute historique de la veille, dans un marché porté par l'espoir d'une adoption rapide du plan de sauvetage: le Dow Jones a gagné 4,68% et le Nasdaq 4,97%.

Plus de 1.000 milliards de dollars de capitalisation étaient partis en fumée lundi. Le Dow Jones a frôlé mardi, en points, un rebond aussi historique que sa chute de la veille.

Quant au dollar, il a affiché un bond spectaculaire face à l'euro, la devise européenne chutant à 1,40 dollar contre 1,44 la veille.

En Europe, les gouvernements belge, français et luxembourgeois ont décidé mardi d'injecter 6,4 milliards d'euros dans le bancassureur franco-belge Dexia, deuxième victime en Belgique de la crise financière après le belgo-néerlandais Fortis.

Le Premier ministre français François Fillon a affirmé sa "conviction qu'aucune grande banque européenne ne devait être acculée à la faillite".

"Lorsqu'il faudra faciliter l'adossement d'une banque à une autre en Europe, nous l'encouragerons, a-t-il expliqué. Mais lorsqu'il faudra, comme nous l'avons fait avec Dexia, prendre une participation directe, nous le ferons aussi".

Le directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), Pascal Lamy, a estimé mercredi qu'il y avait "un risque" que la crise financière ait un impact négatif sur le commerce mondial.

Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans DETTE-DEFICIT-ECONOMIE

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