Une sauvetage à 1700 milliards
Une sauvetage à 1700 milliards
Après plusieurs semaines d'atermoiements, le plan de sauvetage de l'économie européenne concocté par les 15 pays de la zone euro a été entériné, mercredi, par les 27 pays de l'Union.
Ce plan prévoit d'allouer 1700 milliards d'euros, près de 2700 milliards de dollars canadiens, afin de garantir le système bancaire européen. L'information a été communiquée par le ministre polonais des Finances, Jacek Rostowski, et par d'autres sources européennes.
Les chefs d'État et de gouvernement européens n'ont pas atteint le consensus sur l'ensemble du texte présenté pas le président en exercice du Conseil de l'Union européenne, le français Nicolas Sarkozy.
Le renforcement de la surveillance des banques fait partie des sujets qui ont fait l'objet de discussions et qui doivent être réécrits. L'accord ne sera donc formalisé que jeudi.
Outre les 1700 milliards d'euros de garanties, le plan de sauvetage prévoit la mise en place d'une « cellule de crise financière » qui coordonnera l'action de la présidence tournante du Conseil de l'UE, de la Banque centrale européenne (BCE) et du président de l'Eurogroupe.
Afin de limiter l'influence de la fluctuation des marchés sur les bilans des banques, les normes comptables seront par ailleurs revues. L'Union accepte également l'idée d'une réforme « réelle et complète du système financier international », telle que la France l'avait proposée.
Vers une réforme du FMI
Menacée quotidiennement par une possible récession, l'Europe semble donc mûre pour une refonte du système financier international et, ainsi, faire en sorte d'éviter une répétition de l'actuelle crise.
C'est d'ailleurs ce qu'a propose le premier ministre britannique Gordon Brown, très proactif depuis le début de la crise, à l'occasion du Conseil européen qui s'est ouvert mercredi à Bruxelles.
Le premier ministre Brown, qui peut d'ores et déjà compter sur l'appui de plusieurs acteurs importants de la scène européenne, dont le président français Nicolas Sarkozy, compte plaider pour une transformation en profondeur du Fonds monétaire international (FMI).
« Le FMI doit être reconstruit dans le but de fonctionner dans le monde moderne », a expliqué le chef du gouvernement britannique au sortir d'une rencontre avec le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.
Une régulation obsolète
De plus en plus de chefs européens sont d'avis que la crise financière qui ébranle actuellement les économies mondiales prouve que les actuels mécanismes de régulation, nés pour la plupart au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, ne sont plus en mesure de faire face à la situation.
« Il est aujourd'hui évident que nous faisons face à des marchés financiers mondiaux. Il y a dix ou vingt ans, nous avions des marchés nationaux. À présent, nous n'avons rien d'autre que des systèmes de régulation et de supervision nationaux, ou régionaux », a rajouté M. Brown.
Selon des documents obtenus par l'agence Reuters, les 27 dirigeants européens pourraient soutenir, au terme des deux journées de réunions à Bruxelles, l'appel du président Nicolas Sarkozy pour « une réforme authentique et complète » de l'ordre financier mondial.
Les propositions de refonte des mécanismes de régulation risquent d'ailleurs de trouver des oreilles très attentives à Bruxelles, les indications d'un ralentissement économique européen ne cessant de s'accumuler depuis quelque temps.
Mercredi, le Royaume-Uni a annoncé sa plus forte hausse du chômage en 17 ans. Les dirigeants allemands, eux, ont reconnu que la première économie européenne est « au bord de la récession ».
Les dirigeants de l'Union européenne redoutent que la crise qui a heurté de front le système financier mondial mette désormais à mal l'économie réelle. Ces craintes ont d'ailleurs déjà commencé à inquiéter les marchés boursiers qui, après deux journées de montée en flèches, piquaient du nez mercredi.
Sources Radio Canada
Posté par Adriana Evangelizt