M. Sarkozy suggère un gel du projet américain de bouclier antimissile

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Ah là quand même, Sarkozy nous fait plaisir !


M. Sarkozy suggère un gel du projet américain de bouclier antimissile


par Nathalie Nougayrède


Précédant de quelques heures la réunion du G20 à Washington, au cours de laquelle, selon le président français Nicolas Sarkozy, les positions de l'Union européenne (UE) et de la Russie devaient être "proches", le sommet de Nice, vendredi 14 novembre, s'intégrait dans une séquence diplomatique où la France s'efforçait de préserver un équilibre délicat. L'Elysée semble vouloir trouver une position médiane entre, d'une part, sa volonté manifeste de préserver un dialogue privilégie avec l'équipe du président russe Dmitri Medvedev et, d'autre part, la pression de certains de ses partenaires européens, qui ont mis en garde ces derniers temps contre un discours trop lénifiant à l'égard de Moscou, trois mois après la guerre dans le Caucase.

Le sommet UE-Russie tenu à Nice, en présence de M. Medvedev - le premier sommet de ce type depuis le conflit en Géorgie - a donné lieu comme prévu à l'annonce de la reprise des négociations en vue d'un accord de partenariat avec Moscou, qui avaient été "reportées" par les Européens le 1er septembre.

Mais M. Sarkozy a aussi, pour la première fois, émis des nuances sur le jugement qu'il avait jusque-là formulé, à propos du respect, "globalement", par la Russie, de ses obligations au regard des textes de cessez-le-feu. "J'ai dit au président Medvedev qu'il fallait qu'il y ait des progrès s'agissant du retrait des forces russes à deux endroits particuliers en Ossétie", a-t-il déclaré lors de la conférence de presse. Précisant qu'il s'agissait de "la vallée d'Akhalgori et du village de Perevi", deux zones contrôlées avant la guerre par les autorités de Tbilissi.

M. Medvedev a cependant signifié que pour Moscou l'affaire était close. "Le plan Medvedev-Sarkozy a été mis en oeuvre complètement", a-t-il dit. Dans les discussions avec M. Sarkozy et le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, la Géorgie "n'était pas un sujet dominant", a ajouté le président russe.

M. Sarkozy a reconnu lui-même qu'il avait été "longuement" question de la "sécurité pan-européenne", un thème que le Kremlin s'efforce de mettre au coeur de ses relations avec les Occidentaux, avec l'espoir de parvenir à un traité. M. Sarkozy a repris l'idée qu'il avait avancée à Evian le 8 octobre, lors de sa précédente rencontre avec le chef du Kremlin : la tenue d'un sommet de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui pourrait avoir lieu, a-t-il dit vendredi, "à la mi-2009", peu après le sommet de l'OTAN prévu en avril. Le président français a tiré argument de cette perspective pour inciter les Russes à geler tout projet de déploiement de missiles Iskander dans l'enclave de Kaliningrad. Il a aussi suggéré que, d'ici à ce sommet de l'OSCE, "on ne parle pas de déploiement de bouclier", en allusion au projet américain de bouclier antimissile en Europe centrale. M. Medvedev s'est montré réceptif, insistant que la Russie ne "prenait pas de décisions unilatérales".

Interrogé par un journaliste sur la question de savoir si l'UE n'avait pas "enterré" le principe de l'intégrité territoriale de la Géorgie, M. Sarkozy a réagi en lançant des piques contre les Etats-Unis, sans les nommer. "On peut continuer entre l'Europe et la Russie à se menacer de boucliers, de missiles de marines, etc., cela n'amènera rien", a-il dit. A Washington, un porte-parole de la Maison Blanche s'est plus tard dit "perplexe" face à ces déclarations. La République tchèque, qui doit présider à partir du 1er janvier le Conseil européen, a protesté contre ces propos français, commentant qu'ils sortaient du mandat de l'UE et contredisaient une position commune de l'OTAN, adoptée en avril. "Nous n'avons pas été consultés" par Paris, a dit le vice-premier ministre tchèque, Alexandr Sacha Vondra.

Sources
Le Monde

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Sarkozy - Russie

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