Julien Dray "n'a rien à se reprocher", selon son avocat
Julien Dray "n'a rien à se reprocher", selon son avocat
C'est finalement l'avocat du député socialiste Julien Dray qui a réagi après la perquisition qui a eu lieu, vendredi 19 décembre, au domicile parisien du député socialiste. "Aucun élément suspect n'a été saisi au cours de cette perquisition, M. Dray est d'une sérénité à toute épreuve", a assuré son avocat, Me Léon-Lef Forster, selon qui Julien Dray estime qu'"il sera facilement vérifiable qu'il n'a rien à se reprocher". Cette perquisition est intervenue dans le cadre d'une enquête préliminaire du parquet de Paris, révélée par Le Monde, sur des mouvements de fonds suspects à partir de comptes de l'association Les Parrains de SOS-Racisme et de l'organisation lycéenne FIDL (Fédération indépendante et démocratique lycéenne).
Le parquet a précisé avoir ouvert cette enquête le 10 décembre pour abus de confiance à la suite d'un signalement de Tracfin, la cellule anti-blanchiment du ministère des finances. Sans citer nommément M. Dray, le parquet a expliqué dans un communiqué qu'il enquêtait sur des détournements de fonds "commis à des fins apparemment personnelles" au préjudice des deux associations. Les policiers de la brigade financière ont également mené des perquisitions aux sièges de la FIDL et des Parrains de SOS-Racisme. Selon les informations du Monde, les flux suspects au préjudice des deux associations se montent à 351 027 euros.
UNE PERQUISITION "AU MOMENT OÙ IL Y A UNE MOBILISATION LYCÉENNE"
L'avocat des Parrains de SOS-Racisme, Dominique Tricaud, a nié toute malversation, tout bénéfice qu'aurait pu en tirer Julien Dray. "Je pense que l'argent n'a pas été détourné de sa destination et que personne n'a volé un centime là-dedans", a confié Me Tricaud, en référence au député socialiste. S'il reconnaît volontiers que "les règles de la comptabilité" au sein de ces associations "[sont] nullissimes", il s'étonne que cette affaire intervienne dans un contexte particulier. "Je pense que pour monter une opération d'une ampleur pareille, il faut que beaucoup de monde se mette d'accord et sache qu'il n'y aura pas d'opposition de l'autre côté", a-t-il poursuivi, évoquant une possible "manipulation" en plein mouvement lycéen.
L'avocat s'étonne notamment que l'information ait été rendue publique alors que Malek Boutih, ancien président de SOS-Racisme, "était ministrable jusqu'à ce matin et qu'il ne l'est plus", et que "le principal syndicat lycéen se trouve traité de bandit de grand chemin" à "un moment où le mouvement lycéen était un des mouvements sociaux qui étaient puissants depuis quelques jours". Enfin, Dominique Tricaud souligne que la mise en cause de Julien Dray intervient alors que, selon lui, il n'est pas "dans les petits papiers de Mme Aubry".
Au sein de la classe politique, les réactions ont dans l'ensemble été prudentes, la plupart des responsables interrogés refusant de s'exprimer alors que l'enquête est toujours en cours. Seul le socialiste Razzy Hammadi s'est dit publiquement "surpris" que la perquisition au domicile de M. Dray "intervienne maintenant, avec un niveau de précision assez élevé et des annonces faites aux journalistes (...) avant même l'annonce publique de cette perquisition, au moment où il y a une mobilisation lycéenne". "Je ne pense pas que le timing, en tout cas, intervienne indépendamment de ce qui se passe dans la jeunesse lycéenne dans le pays", a-t-il ajouté. "Cela semble préparé", a lancé M. Hammadi.
Sources Le Monde
Posté par Adriana Evangelizt