Jacques Chirac demande une relance au Proche-Orient
Jacques Chirac demande une relance des efforts européens
au Proche-Orient
Jacques Chirac a consacré, vendredi 5 janvier, une partie importante de son allocution lors la présentation des voeux du corps diplomatique à la situation au Proche-Orient, "épicentre des tensions internationales".
Pour ce dernier discours annuel, quatre mois avant la fin de son mandat, le président français s'est attaché à appeler à une relance des efforts européens pour un règlement du conflit israélo-palestinien, qui "entretient dans le monde musulman tout entier un sentiment d'incompréhension et d'injustice, comme si le nouvel ordre international comportait deux poids et deux mesures".
L'Europe, estime-t-il, doit proposer, "au sein du Quartet (UE, Etats-Unis, Russie, ONU), une conférence internationale d'un type nouveau, qui, sans prétendre dicter aux parties les termes d'un règlement, apporterait les garanties auxquelles elles aspirent". Ces propos interviennent au moment où la chancelière allemande, Angela Merkel, en visite aux Etats-Unis, a obtenu un accord de principe du président Georges Bush pour la convocation prochaine d'une réunion du Quartet sur le Proche-Orient. La diplomatie allemande souhaiterait que cette réunion se tienne avant la fin du mois, à Berlin.
M. Chirac n'a pas eu d'entretien téléphonique avec Mme Merkel avant qu'elle ne parte pour Washington. Les deux dirigeants avaient eu l'occasion d'échanger leurs points de vue lors du dernier Conseil européen à Bruxelles, à la mi-décembre, précise-t-on à l'Elysée. La chancelière allemande a l'intention d'effectuer une tournée au Proche-Orient en février. M. Chirac souhaiterait, quant à lui, se rendre au Liban avant la fin de son mandat, sans qu'aucune date ni confirmation officielle de ce déplacement n'ait été annoncée.
En novembre, la diplomatie allemande avait réagi sans grand enthousiasme à une "initiative commune" franco-espagnole, à laquelle s'était associée l'Italie, appelant à la tenue d'une conférence internationale "à moyen terme" sur le Proche-Orient. Des responsables allemands s'étaient étonnés de ne pas avoir été consultés au préalable, alors que Berlin s'apprêtait à prendre, le 1er janvier, la présidence de l'Union européenne.
Une importante différence d'appréciation oppose Paris et Berlin sur l'attitude qu'il convient d'adopter à l'égard de la Syrie, où s'est rendu en décembre le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier. Pour M. Chirac, il est hors de question de nouer des contacts avec le régime de Damas, accusé de chercher à déstabiliser le Liban.
Le Liban est précisément, avec les questions d'environnement et l'Afrique, l'un des thèmes de politique étrangère auxquels M. Chirac entend consacrer beaucoup d'énergie dans les semaines à venir. En geste de soutien au premier ministre libanais, Fouad Siniora, confronté à une forte contestation intérieure, une conférence internationale d'aide au Liban est prévue à Paris, le 25 janvier, en présence des principaux bailleurs de fonds. "La France n'a pas d'autre ambition qu'un Liban souverain, indépendant et démocratique, et veut poursuivre des relations de confiance avec toutes les communautés", souligne M. Chirac.
S'agissant de l'Irak, le président français fait le constat que, "comme la France le pressentait et le redoutait, la guerre en Irak a précipité des bouleversements qui n'ont pas fini de dérouler leurs effets". Ce conflit "a offert au terrorisme un nouveau champ d'expansion", estime-t-il.
Sources Le monde
Posté par Adriana Evangelizt