Jacques Chirac lance une "avant-garde" pour l'environnement

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Jacques Chirac lance une "avant-garde"

 pour l'environnement

La France espère lancer ces vendredi et samedi, lors d'une conférence à Paris, un "groupe pionnier" qui sera chargé de promouvoir une Organisation des Nations unies pour l'environnement (Onue) compétente pour faire face, entre autres, aux défis climatiques.

Le coup d'envoi de cette conférence sera donné dans la foulée de la publication du nouveau rapport du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), qui devrait pointer davantage encore la responsabilité humaine dans le réchauffement de la planète.

Mais contrairement au sommet du GIEC qui a eu lieu toute la semaine à Paris, cette conférence n'est pas organisée par l'Onu, mais par Jacques Chirac, qui l'avait annoncée en septembre.

"Chacun sait qu'une activité humaine non maîtrisée est en train de provoquer un lent suicide collectif", avait-il déclaré à la tribune de l'Assemblée générale des Nations unies. "Seul le rassemblement des nations autour d'engagements consentis en commun permettra de prévenir un désastre."

L'Onue viendrait remplacer l'actuel Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue), dont l'Elysée estime qu'il n'est pas doté de suffisamment de moyens de diagnostic et de mise en oeuvre pour répondre aux enjeux environnementaux mondiaux.

La conférence qui s'ouvre vendredi se veut, selon l'expression employée de source proche de l'Elysée, un "prologue". Car parvenir à un consensus international sur l'idée d'une Onue s'annonce ardu, tant ont été compliquées les récentes négociations sur la seconde phase du protocole de Kyoto, censé permettre une réduction des émissions de gaz à effet de serre.

PORTE-PAROLE DE LA "MAJORITE SILENCIEUSE"

Cette "Conférence de Paris pour une gouvernance écologique mondiale" n'est pas un nouveau sommet intergouvernemental mais un forum ouvert aux représentants de la société civile d'une soixantaine de pays.

Des ministres d'une cinquantaine d'Etats y assisteront, de même que les responsables de plusieurs grandes ONG, comme Oxfam ou le WWF. Une vingtaine de dirigeants d'agences internationales y participeront en personne, ou transmettront un message, à l'instar du secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon.

Après les interventions inaugurales de Jacques Chirac et de plusieurs personnalités - parmi lesquelles le président du GIEC Rajendra Pachaudri -, les délégués tenteront de dessiner vendredi les contours de la future Onue dans six ateliers thématiques.

Jacques Chirac lancera finalement samedi matin un "Appel de Paris", dont l'impact demeure à ce jour hypothétique.

L'Union européenne est à ce stade l'un des seuls poids lourds de la scène mondiale qui soutienne l'initiative.

Les Etats-Unis, la Chine, l'Inde ou encore la Russie, qui n'ont pas donné leur feu vert au principe d'une nouvelle agence multilatérale, ne seront à la conférence qu'en tant qu'observateurs.

De source proche de l'Elysée, on présente le "groupe pionnier" qui doit voir le jour comme le porte-parole d'une "majorité silencieuse", comme une "avant-garde" appelée à grandir pour, à terme, "convaincre les puissants".

Alertant sur la nécessité de décisions concrètes sur les questions environnementales, certaines ONG se montrent cependant sceptiques quant à l'ambition de cette conférence.

"Ce que je trouverais absolument regrettable, ce serait qu'une fois de plus on considère que le rôle de la France est de faire des grands discours dans des conférences internationales mais que cela reste pauvre d'un point de vue de la mise en oeuvre", a confié Yannick Jadot, directeur des campagnes de Greenpeace France.

Passée la conférence, l'étape suivante pourrait être la rédaction d'un projet de traité de création de cette organisation qui sera soumis pour ratification à l'Assemblée générale de l'Onu.

Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt

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