Perquisitions au Canard Enchaîné
Clearstream: perquisitions au Canard Enchaîné
et chez l'avocat de Sarkozy
Une perquisition était en cours vendredi au siège du Canard Enchaîné dans l'enquête sur des violations du secret de l'instruction concernant Clearstream et un juge s'est rendu au cabinet de l'avocat de Nicolas Sarkozy dans le cadre de cette affaire, a-t-on appris de sources concordantes.
Un juge, Thomas Cassuto, est entré dans l'immeuble du Canard avec cinq ou six assesseurs vers 9H30 mais n'avait pas les clés pour pénétrer dans la salle de rédaction, selon des journalistes de l'hebdomadaire satirique et un journaliste de l'AFP sur place.
Les journalistes du Canard Enchaîné ont refusé de lui donner les clés permettant d'ouvrir la salle de rédaction. "On ne l'aide pas, on ne lui donne pas les clés. On ne va pas, bien sûr, s'y opposer par la force, mais on ne lui facilite pas la tâche", a expliqué le journaliste Louis-Marie Horeau.
Claude Angeli, rédacteur en chef du Canard Enchaîné, a affirmé à la presse que le juge cherchait "un document (du général) Rondot" sur de présumés "comptes japonais" de Jacques Chirac mais le juge n'a pas précisé l'objet exact de sa visite.
Le document évoqué par M. Angeli avait été publié par le journal satirique en 2006, au plus fort de l'affaire Clearstream.
"Le juge cherche un document (du général) Rondot sur le président de la République et ses comptes japonais", a déclaré M. Angeli à la presse sur le perron de l'immeuble.
"Ils veulent savoir qui a informé la presse sur Clearstream. Ils peuvent toujours chercher", a déclaré par ailleurs un autre membre de la rédaction sur place à la presse, maintenue à l'extérieur du siège du journal, dans le 1er arrondissement de Paris.
"C'est une perquisition que nous considérons comme totalement illégale par rapport à la convention européenne des droits de l'Homme qui proscrit toute perquisition dans une entreprise de presse", a encore dit Louis-Marie Horeau.
Parallèlement, l'autre juge chargée de cette enquête, Mme Françoise Desset, accompagnée d'un expert, s'est rendue au cabinet de Me Thierry Herzog, conseil de Nicolas Sarkozy, pour un transport de justice destiné à vérifier des paramètres techniques, a indiqué l'avocat à l'AFP.
Selon lui, elle est restée une vingtaine de minutes dans le cabinet pour étudier le temps de transmission du fac similé d'un interrogatoire du général Rondot, datant du 28 mars 2006, par le fax de l'avocat. D'après la même source, elle a observé que cela ne correspondait pas au temps de transmission des documents envoyés au Canard Enchainé, qui les avaient publiés.
Elle a donc "constaté que les documents n'avaient pas pu être envoyés depuis cette machine", a précisé Me Herzog à l'AFP.
Plusieurs autres journalistes de l'hebdomadaire satirique, de même que de Libération, du Monde, du Parisien et du Nouvel Observateur, avaient été entendus le 14 décembre 2006 comme témoins par les magistrats chargés d'enquêter sur la "violation du secret de l'instruction" dans l'affaire Clearstream.
Sources AFP
Posté par Adriana Evangelizt