Sarkozy fait ses premiers pas au G8 dans un climat de tension
Sarkozy fait ses premiers pas au G8 dans un climat de tension
Joachim Sauer, Angela Merkel, Nicolas et Cécilia Sarkozy au sommet du G8 à Heiligendamm, le 6 juin 2007
Nicolas Sarkozy a fait mercredi ses premiers pas au G8 d'Heiligendamm mais ce rendez-vous annuel des grands de ce monde s'annonce difficile pour le nouveau président français dans un climat de tension est-ouest et de déconvenue sur le climat.
Le président de la République est arrivé vers 16H30 locales dans la petite cité balnéaire de la Baltique (nord-est de l'Allemagne) où se tient le sommet des huit grandes puissances, élargi vendredi aux grands pays émergents et aux Africains.
Le chef de l'Etat, 52 ans, est accompagné de son épouse Cecilia, à son côté pour la première fois à l'étranger depuis qu'il a pris ses fonctions le 16 mai. C'est main dans la main que Nicolas Sarkozy et Cécilia, vêtue d'un tailleur pantalon blanc, ont descendu la passerelle de l'Airbus présidentiel à l'aéroport de Rostock avant de gagner Heiligendamm en hélicoptère.
A peine arrivé dans le luxueux hôtel où logent les délégations coupées du reste du monde, le président français a eu un entretien bilatéral avec la chancelière allemande Angela Merkel qui préside le G8.
A l'issue de cette rencontre, il a réitéré sa volonté d'obtenir "un objectif chiffré" de lutte contre le changement climatique et a assuré qu'il en parlerait le soir même au président américain George W. Bush.
"Il faut qu'on se fixe un objectif pour bien montrer la détermination du G8 à agir et à obtenir des résultats", a-t-il insisté.
Les Etats-Unis ont douché mercredi les espoirs de la présidence allemande d'obtenir un texte ambitieux avec des objectifs chiffrés et contraignants de réduction des gaz à effet de serre, en s'opposant à ce que le sommet énonce un objectif global contraignant à long terme.
M. Sarkozy ne devait pas manquer d'exprimer de manière ferme sa position à M. Bush lors de leur rencontre vendredi matin. Celle-ci devrait toutefois marquer un changement de ton et de style après les relations tendues Bush-Chirac.
"Je suis un ami des Etats-Unis (...). Mais être ami ne veut pas dire être vassal", a-t-il dit au quotidien québécois La Presse.
Le président français a aussi évoqué mercredi son autre priorité, l'aide à l'Afrique, soulignant qu'"il faut l'aider pour éviter le désastre que nous connaissons et les risques en terme d'immigration non maîtrisée".
En signe de son engagement, Nicolas Sarkozy devait rencontrer un peu plus tard les chanteurs Bono et Bob Geldof, avocats infatigables de la solidarité avec le continent le plus pauvre de la planète, ainsi que le musicien sénégalais Youssou N'Dour.
M. Sarkozy, qui sera jeudi le rapporteur du Darfour au sommet, a d'autre part annoncé "une initiative" sur cette province occidentale du Soudan grande comme la France, en proie à une guerre civile qui a fait 200.000 morts.
Pour son premier G8, le président français devait aussi trouver un nouvel équilibre avec Moscou qui a perdu en Jacques Chirac son meilleur allié, au moment où la relation avec la Russie connaît un regain de tension en raison du projet américain de bouclier antimissile.
Aux journalistes qui l'interrogeaient sur son "message" à Poutine, il a répondu: "d'abord l'écouter pour comprendre ce qui se passe et puis deuxièmement la franchise qu'on doit à un grand pays comme la Russie".
Sur tous ces sujets, Nicolas Sarkozy a assuré que, avec les Européens - le Britannique Tony Blair, l'Italien Romano Prodi et Angela Merkel - "nos montres marquent la même heure".
Avant le diner officiel réunissant les huit "Grands" et leurs épouses, le président français a également rencontré le Premier ministre japonais Shinzo Abe.
Sources AFP
Posté par Adriana Evangelizt