Au fait, pourquoi l'Iran veut-elle la bombe ?

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Nous ne sommes pas d'accord avec le début de l'article, Ahmadinejad n'est pas antisémite, il est antisioniste. Il est contre l'occupation de la Palestine et nous aussi. Ses propos ont mal été traduits, intentionnellement. Il y a 25 mille Juifs en Iran qui ne veulent pas quitter le pays malgré le rabattage Sioniste qui leur offre monts et merveilles pour venir vivre en Israël. On comprendra bientôt tout le mal qu'a fait le Sionisme dans le monde mais il sera sûrement trop tard.

Au fait, pourquoi l'Iran veut-elle la bombe ?

par Raphaël Anglade

Les gesticulations du président Ahmadinejad, ses provocations antisémites permanentes, sa haine envers Israël pourraient laisser croire, à tort, que l’Iran est aux mains d’une bande de paranoïaques dégénérés dans le style de la Corée du Nord ou du Turkménistan.

Il n’en est rien.

L’Iran est certes politiquement dominée par les Religieux depuis que l’Ayatollah Khomeini, aimablement abrité par la France pendant des années, s’est emparé du pouvoir. La Charia est imposée à la population. L’Iran subit une dictature.

Mais l’Iran n’est pas une dictature délirante comme il en existe malheureusement. Le pays est l’héritier d’une civilisation millénaire (les Perses), il a une diaspora importante dans le monde entier (et vive Marjane Satrapi !), des échanges culturels avec l’occident. Il a des hôpitaux, de grands médecins (même des femmes), des sportifs (même des femmes).

Ne vous méprenez pas. Il faut être sans concession envers le traitement des femmes imposé par les lois religieuses de tous poils, et de manière générale, la religion devrait être tenue le plus éloigné possible de la politique. Je souligne juste que ce n’est pas un pays où l’on mange les petits enfants, mais un vrai pays, avec des gens qui vivent, qui travaillent, qui vont au cinéma...

Alors, pourquoi s’acharnent-ils soudain à avoir leur bombe, ces idiots ? Est-ce parce qu’ils veulent attaquer l’occident (incluant Israël) et se retrouver vitrifiés dans les jours qui suivent ?

On ne comprend rien à une situation (en général) géopolitique (en particulier) si on se contente de penser que l’autre est un barbare imbécile. Il y a des raisons à la revendication de l’Iran sur la bombe. Elles ne sont pas forcément illégitimes. Les ignorer conduit nécessairement à ne rien comprendre à la situation et à agir bêtement.

L’Iran est assi sur un trésor très convoité : une énorme nappe de gaz, qui va jusqu’au Qatar (le Qatar, comme le Koweit, est un petit Etat artificiel créé par les alliés pour ne pas laisser toutes les ressources énergétiques à des Etats arabes (ou perse) souverains et tentés par l’indépendance). Une réserve de gaz considérable, qui sera encore exploitable quand le pétrole mondial viendra à manquer (bientôt) et donc quand le pétrole de la région viendra à manquer (très bientôt).

La région, qu’en est-il ? Au nord, une Russie en capilotade, où l’espérance de vie baisse de 3 mois tous les ans et atteint désormais les 57 ans pour les hommes, à cause de la pauvreté, de la violence et de l’alcoolisme. un président glacial, issu du KGB, qui trouve que le Tsar avait une belle vision géopolitique, et qui veut "buter les Tchétchènes (musulmans) jusqu’au fond des chiottes. A l’Ouest, l’Irak, champ de ruine et terrain d’une probable prochaine guerre civile entre Chhites et Sunnites (les Chiites, les minoritaires de l’Islam, sont majoritaires en Iran). A l’Est, un tas de pays instables, puis la Chine. Au Sud, les saoudiens, sunnites, oncles et cousins de Ben Laden, qui vont bientôt eux aussi manquer de pétrole.

De quoi être inquiets, non ?

Surtout pour un pays qui panse encore les plaies de la guerre contre l’Irak, guerre âprement soutenue par les puissances occidentales, au premier rang desquelles la France et les Etats-Unis, et qui fit, selon les estimations, entre 600 000 et 1 200 000 morts en Iran.

Telle est la situation d’un grand pays, développé, qui prétend aujourd’hui se procurer une arme de dissuasion massive. Est-ce complètement illégitime ? Non. Le tolérerons-nous ? Non plus ?

Que faire ? Nous ne savons pas, mais nous savons ce qu’il ne faut pas faire : 
>>  il ne faut pas sous-estimer la nécessité pour l’Iran de garantir sa sécurité ; 
>>  il ne faut pas renoncer à trouver avec l’Iran un moyen de garantir cette sécurité ; 
>>  il ne faut pas, par des provocations incessantes, placer l’ran dans l’obligation d’aller à l’affrontement ; 
>>  il ne faut pas entrer en guerre avec l’Iran dans l’hiver qui s’annonce ; 
>>  il ne faut pas tenter de gérer cette crise simplement en coupant les ailes de l’Iran, meilleur candidat au rôle de puissance régionale.

Sources Bétapolitique

Posté par Adriana Evangelizt


Publié dans Sarkozy Iran

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article