Les rumeurs de poursuite d'ouverture font grincer des dents à l'Assemblée

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Les rumeurs de poursuite d'ouverture

font grincer des dents à l'Assemblée

Les rumeurs sur la poursuite par Nicolas Sarkozy de sa politique d'ouverture à gauche en direction des socialistes Jack Lang et Julien Dray ont fait grincer des dents, dans la majorité comme dans l'opposition, mardi à l'Assemblée nationale.

"J'ai un contrat de confiance avec des gens. Je suis député socialiste, point à la ligne", a déclaré M. Dray par téléphone à l'AFP, jugeant toutefois qu'il n'avait "pas à répondre" à la question "aujourd'hui vous diriez toujours non ?".

Absent de la première journée de rentrée parlementaire, M. Dray a échappé aux questions des journalistes et aux interrogations de ses collègues.

Arrivé dans l'hémicycle aux côtés de Bernard Kouchner (Affaires étrangères), symbole de l'ouverture sarkozienne, M. Lang, qui avait également démenti, la veille, les rumeurs d'une entrée au gouvernement, n'est pas apparu salle des quatre colonnes, où l'attendaient micros et caméras.

Mais chez les députés de tous bords, les commentaires sont allés bon train, ceux de droite étant partagés entre un soutien à l'ouverture et la peur d'en être les laissés pour compte, la gauche préférant la raillerie.

Pour le président UMP de l'Assemblée, Bernard Accoyer, l'ouverture est "souhaitable et utile lorsque la France a besoin de réformes importantes". Mais si "le principe est bon", pour Patrick Ollier (UMP), "il doit trouver ses limites". Les porte-parole de l'UMP Yves Jégo et Nadine Morano ont tous deux justifié la stratégie, tout en exprimant une légère réserve.

"On n'est pas une bande, on n'est pas un gang, on n'est pas une secte même si à titre personnel, je peux avoir des aigreurs", a déclaré le premier.

Et Mme Morano, tout en rappelant "l'obsession" du chef de l'Etat à faire "l'unité de la Nation" et "ramener à lui des compétences", a estimé qu'il fallait veiller à ce que "cela ne conduise pas à un déséquilibre". "C'est comme un plat il ne faut pas trop de sel, ni trop de poivre".

Autre métaphore, beaucoup plus négative, pour Lionnel Luca (UMP) selon lequel "cette ouverture est hémiplégique et s'effectue toujours du même côté". "A force on va avoir une scoliose".

Jacques Myard (UMP) a quant à lui conseillé au gouvernement, comme le sénateur Josselin de Rohan, "de se méfier, avec l'ouverture, des courants d'air". Pas hostiles au principe, d'autres à droite ont contesté le choix des personnalités. Selon François Goulard (UMP), "Jack Lang, pour la droite, c'est l'épouvantail. Ce serait une erreur assez profonde".

Pour Nicolas Perruchot (Nouveau Centre), "il ne faut pas que ce soit un choix qui ressemble plus à un casting qu'à une vraie compétence gouvernementale". George Tron (villepiniste) n'a pas pas caché sa colère : "l'ouverture est un gag". A l'instar de l'opposition, il a stigmatisé le "débauchage individuel", qui n'est utilisé, selon Elisabeth Guigou (PS), que pour "déstabiliser la gauche".

A gauche, François Loncle (PS) a stigmatisé "ceux qui vont à la soupe", Pierre Moscovici (PS) a ironisé sur une "ouverture en trompe l'oeil", qui est "triste pour les amis qui deviennent des supporters de l'UMP". Arnaud Montebourg (PS) a dit réagir avec "indifférence", car ce sont "des choix personnels qui discréditent ceux qui s'y livrent".

Alain Bocquet (PCF) a reconnu que "c'est bien joué". "Mais ce n'est pas forcé que ça marche" car "les gens commencent à se réveiller" et "la fascination du serpent n'a qu'un temps".

Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt

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