Vladimir Poutine résiste aux avances de Nicolas Sarkozy
Comme nous l'expliquions ICI, une chose est sûre, c'est que Vladimir Poutine n'est pas Bush, ni Sarkozy, que cela soit d'un point de vue intellectuel, intelligence, politique extérieure. Et l'on peut même dire qu'aucun des deux ne possède son côté visionnaire pour son pays dans le futur. Tous les deux sont inféodés à des idéologies, pas Poutine. On critique certes la "démocratie" en Russie mais n'oublions pas ce qu'était ce pays il y a encore vingt ans, côté démocratie. N'oublions pas non plus l'héritage russe côté histoire bien différent de celui de la France. Et n'oublions pas enfin que la Russie est le plus grand pays du monde, 17 millions de km carrés - Usa 9 millions- et que ce n'est pas rien d'être à la tête d'une telle immensité avec une aussi grande diversité d'ethnies. La démocratie ne se battit pas en un seul jour. Et nous parlons là de la vraie démocratie pas celle dont parle Bush et pas celle qu'exerce Sarkozy en se prenant les pleins pouvoirs -de ce côté-là, il n'a rien à envier à Poutine- tant dans son gouvernement que dans les médias. Facile de critiquer d'autant que l'enfance et la jeunesse de Poutine est aussi à l'opposée des deux présidents cités. Il est né dans une famille pauvre, c'est un homme qui s'est fait tout seul et qui a une grande vision pour son pays. Il n'y a qu'à voir les pays avec lesquels il entretient des relations. Tous ceux ou presque avec qui les Etats-Unis sont en froid et où Sarkozy ne fait que suivre la ligne atlantiste . L'Iran. La Syrie. Le Vénézuela. La Chine. L'Inde. Et nul doute que ces affinités ne sont pas un hasard. Imaginez l'énorme bloc que constitueraient la Russie, l'Inde et la Chine. Et nul doute qu'il y pense pour s'opposer à l'impérialisme US et à la politique atlantiste de l'Europe. Il y a bien sûr la plaie vive de la Tchétchénie mais lorsqu'il est arrivé au pouvoir, le problème tchétchène existait déjà. Pour ceux qui le critiquent de ce côté-là, nous dirons... doit-on le comparer à la Palestine dont l'occupation dure depuis plus de soixante ans ? A l'Irak qui compte plus d'un million de morts en quatre ans ? A l'Afghanistan dont on parle moins mais qui a son lot quotidien de victimes également. Et que dire de sa popularité dans son propre pays où il est adulé par plus de 70 % de la population ? Quand on voit celle de Bush ou celle de Sarkozy pour un pays beaucoup plus petit.
Et puis pour dérider l'atmosphère nous dirons également que Sarkozy se prend pour un grand sportif parce qu'il fait du jogging... il est clair que Poutine pourrait lui donner de nombreuses leçons dans multiples disciplines...
Relativement jeune, c'est un sportif accompli : il pratique la lutte russe, le sambo et le judo depuis l'âge de 11 ans (il a été plusieurs fois champion de sambo de Saint-Pétersbourg ; en 1973, il s'est vu conférer le titre de maître des sports de sambo, en 1975, de judo), joue au tennis, fait du ski, du rafting, de la musculation, de l'équitation, conduit des avions... adore les animaux et pour conclure nous nous devons aussi de signaler qu'il adore sa femme. Voici quelques photos d'un autre Poutine peu connu des occidentaux. Une chose est sûre, dès qu'il a du temps de libre, il ne va pas parader sur un yacht de milliardaire ou dans une propriété américaine hors de prix...
Vladimir Poutine résiste aux avances de Nicolas Sarkozy
par Emmanuel Jarry
MOSCOU (Reuters) - Vladimir Poutine et Nicolas Sarkozy ont fait assaut de "franchise" pendant plus de six heures d'entretien en deux jours mais le président russe a paru résister aux avances de son homologue français, notamment sur le dossier iranien.
Tout avait commencé mardi soir par un dîner entre "amis" dans la datcha du président russe, qui avait fait faire le tour du propriétaire au volant d'un 4X4 à un Nicolas Sarkozy ravi. Les deux hommes étaient rapidement passés du "vous" au "tu".
Mercredi, le ton semblait plus froid au début d'un deuxième entretien, au Kremlin : Vladimir Poutine avait renoué avec le vouvoiement laissant Nicolas Sarkozy user seul du tutoiement.
C'est sans chaleur particulière qu'ils ont tenu près de deux heures plus tard une conférence de presse commune. Le président russe a même contredit le chef de l'Etat français sur le dossier du programme nucléaire iranien.
"Nous n'avons pas d'information sur la volonté de l'Iran de développer l'arme nucléaire", a-t-il déclaré. "Il n'y a pas de données objectives là-dessus. C'est pourquoi nous partons du principe que l'Iran n'envisage pas de le faire."
La position officielle de la présidence française est que l'Iran cherche bien à fabriquer la bombe atomique. Paris veut ainsi renforcer les sanctions internationales contre l'Iran pour l'amener à renoncer à son programme d'enrichissement d'uranium. Moscou, jusqu'ici, s'y oppose.
"J'ai l'impression que nos positions se sont très fortement rapprochées", avait déclaré Nicolas Sarkozy mardi soir à des journalistes. Il avait fait état d'une "très claire convergence de vue sur l'analyse de l'état des recherches iraniennes".
Mercredi, il a dû se contenter de la promesse de Vladimir Poutine de "continuer à coopérer" avec les partenaires de la Russie au sein du Conseil de sécurité de l'ONU.
Les résultats de ses entretiens sur un autre dossier qui fâche, l'indépendance du Kosovo à laquelle la Serbie s'oppose avec le soutien de Moscou, ne semblent guère plus probants.
Mardi soir, le président français disait avoir "évoqué" avec Vladimir Poutine une "piste" pour régler le sort de ce territoire en majorité albanophone en ménageant les Serbes.
Mercredi, le sujet a été à peine effleuré en conférence de presse. "Il est très important que l'Europe reste unie et que la discussion reste ouverte avec nos amis russes sur cette question sur laquelle nous cherchons absolument à trouver une solution qui n'humilie personne", a seulement dit Nicolas Sarkozy.
DROITS DE L'HOMME ET DEMOCRATIE
Le président français n'a pas cessé, tout au long de son séjour, de donner des conseils en démocratie et en diplomatie aux Russes, tout en se défendant de leur "donner la leçon".
"Croyez bien : ce n'est pas si facile d'être chef d'un Etat démocratique mais c'est tellement mieux de vivre dans une démocratie", a-t-il ainsi déclaré mercredi matin à des étudiants de la prestigieuse université Bauman de Moscou.
Tout en affirmant "comprendre la spécificité russe", il a invité la Russie à être un "facteur de paix" en Europe et dans le monde et à s'ouvrir vers l'extérieur, plaidé pour la liberté de la presse et l'indépendance de la justice.
Avant de repartir pour Paris, il a rencontré à la résidence de l'ambassadeur de France à Moscou trois militants russes des droits de l'homme, Oleg Orlov, Svetlana Ganouchkina et Ekaterina Sokirianskaya, dirigeants de l'organisation non gouvernementale Memorial, à qui il a "apporté le soutien de la France".
Vladimir Poutine, régulièrement critiqué sur la question des droits de l'Homme, a juré qu'il ne voyait "rien de mal" à ce que le président français rencontre ces militants. Il a cependant estimé que ce serait "mal" si ce type d'ONG étaient "utilisées par d'autres Etats comme un outil de leur politique extérieure".
Les deux chefs d'Etat se sont mutuellement assurés de leur volonté de faire de l'autre pays un "partenaire privilégié" et de renforcer la coopération économique franco-russe, notamment dans l'énergie, l'aéronautique et l'espace.
Nicolas Sarkozy a précisé qu'ils avaient demandé à deux de leurs "très proches conseillers" de faire le point dans les prochaines semaines sur "tous les grands dossiers économiques".
Il a prôné l'ouverture "sans tabou" des entreprises françaises aux investisseurs russes, tout en réclamant la réciprocité de la part de Moscou.
Les deux hommes n'ont véritablement affiché de nouveau leur complicité qu'après l'inauguration d'un monument à la mémoire de l'escadrille française Normandie-Niemen, qui combattit les nazis aux côtés des soviétiques.
Autre consolation pour Nicolas Sarkozy : il a ramené dans son avion à Paris la joueuse de tennis Amélie Mauresmo, qui était à Moscou pour un tournoi.
Sources Le Monde
Posté par Adriana Evangelizt