EADS : Matignon a été partiellement informé, selon de Villepin
Affaire EADS : Matignon a été partiellement informé,
selon M. de Villepin
Dominique de Villepin a refusé d'endosser le costume du "bouc émissaire", dimanche 14 octobre, après les déclarations d'Arnaud Lagardère dans le Journal du dimanche (JDD) assurant que son groupe avait informé Matignon "dès janvier 2006" de son intention de vendre une part de sa participation au capital d'EADS.
"Il y a la tentation aujourd'hui de vouloir diviser les services de l'Etat", a analysé M. de Villepin au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI. "L'art de la défausse est devenu un véritable sport national", a-t-il ajouté. Il s'est dit prêt à rendre compte de son action "à tous ceux qui auront la vocation à faire la lumière sur cette affaire", citant la justice et les commissions parlementaires.
L'ancien ministre est revenu longuement sur les déclarations d'Arnaud Lagardère. Dans le JDD, ce dernier explique que son groupe a informé "dès janvier 2006" les services de Matignon de son intention de vendre une partie de sa participation au capital d'EADS. Il assure notamment que son groupe a adressé "un descriptif de l'opération". "Qu'Arnaud Lagardère précise, qu'il donne des éléments sur les différents points, qui disent clairement les dates, les rendez-vous" et "ainsi la vérité sera faite", a sommé Dominique de Villepin.
"C'est vrai que les services d'Arnaud Lagardère sont venus voir Bercy, puis Matignon pour leur dire : 'voilà, nous envisageons, nous avons l'intention de céder ces titres'", a-t-il concédé. "M. Lagardère est d'ailleurs venu à Matignon lui-même pour rencontrer mon directeur de cabinet sur cette opération de cession", a-t-il poursuivi, datant cette rencontre du début de l'année 2006.
NOTE MÉMORANDUM
"Le point qui inquiétait et qui interpellait le groupe Lagardère, c'était de savoir si l'Etat lui-même était prêt à vendre, et c'est sur ce point que nous avons, nous, été interrogés", a développé l'ancien hôte de Matignon. "Je lui ai indiqué de la façon la plus claire que l'Etat n'entendait pas modifier sa stratégie au sein d'EADS."
Concernant la cession des titres de Lagardère dans EADS, "nous ne nous sommes, nous Matignon, jamais intéressés à l'instruction technique de ce dossier, tout simplement parce que ce n'est pas notre responsabilité", a certifié M. de Villepin.
A propos des conditions d'achat de ces titres par la Caisse des dépôts et consignations (CDC), M. de Villepin a réaffirmé n'avoir "jamais été informé" par la CDC. "C'est vrai qu'il y a une note mémorandum" du groupe Lagardère "à Bercy au début de l'année 2006, comme aux services de Matignon", a-t-il consenti. "Alors on peut évidemment considérer à partir de cette note que Matignon était informé de l'opération de la Caisse des dépôts. Je trouve ça abusif." L'ancien ministre a également garanti qu'il n'"a à aucun moment été informé des difficultés industrielles", de l'Airbus A380.
Sources Le Monde
Posté par Adriana Evangelizt