LUMP, deuxième bureau du président Sarkozy
L’UMP, deuxième bureau du président Sarkozy
par Nathalie Raulin
Nicolas Sarkozy est à l’UMP comme chez lui. Le chef de l’Etat l’a prouvé une nouvelle fois en s’invitant hier soir au siège du parti, rue de la Boétie, pour un bureau politique convoqué précipitamment la veille à sa demande, comme l’a révélé le Parisien dimanche.
Erosion. A les en croire, la cinquantaine de participants a répondu «avec plaisir» à cette convocation «sans précédent», dixit l’un d’eux. Avec d’autant plus de plaisir que la réunion programmée le matin a été repoussée, devant le début de tollé, à la fin de l’après-midi.
Par sa venue, Nicolas Sarkozy fait d’une pierre deux coups. Après une semaine marquée, entre grèves et divorce, par une nouvelle érosion de sa cote de popularité, le chef de l’Etat cherche à donner le maximum de résonance à son seul vrai succès, l’adoption vendredi à Lisbonne par les 27 Etats membres de l’Union européenne du traité simplifié dont il avait fait un axe de sa campagne. Un mini -traité qu’il s’agit de populariser largement dans la perspective d’une ratification par la France dès décembre.
«Pour des raisons diverses et variées, cet événement très important ne nous a pas semblé avoir dans les médias et l’opinion la dimension qu’il méritait», a d’ailleurs expliqué hier soir dans une allusion implicite au divorce des Sarkozy le Premier ministre François Fillon pour justifier l’organisation de ce bureau politique sur mesure. Quant à la présence du Président dans ce cénacle UMP, le chef du gouvernement s’en est d’abord tiré par une pirouette, en reconnaissant que c’était «une première dans l’histoire récente, au moins s’agissant des deux précédents présidents de la République», François Mitterrand et Jacques Chirac. «Nicolas Sarkozy ne nous a pas caché que son ambition était aussi de faire évoluer les partis politiques», a ajouté François Fillon. «Depuis le début de la Ve République, tous les présidents ont maintenu des relations avec leurs partis politiques. Simplement, avec Sarkozy, on passe dans le domaine de la franchise», a aussi argumenté Patrick Devedjian.
François Bayrou n’a lui pas goûté cette première apparition du chef de l’Etat au siège de l’UMP depuis le 6 mai, qu’il a qualifiée de «faute contre la fonction».
En se rendant au bureau politique de l’UMP, Nicolas Sarkozy atteint son autre objectif : réaffirmer son autorité sur un parti démobilisé. Au début du mois déjà, il avait envisagé de venir devant le conseil national, comme une première fois en juillet. Partie remise. La semaine dernière, l’hypothèse de sa venue devant le bureau politique a fait l’objet de conversations avec le secrétaire général de l’UMP, Patrick Devedjian. Sans qu’aucune date ne soit fixée.
Fidèle. Samedi, Devedjian a donc été le premier pris de court. La façon cavalière tient lieu d’avertissement à ce fidèle qui donnait ces derniers temps des signes inquiétants d’émancipation. Message reçu cinq sur cinq par l’intéressé : «Je prends [la venue de Sarkozy] comme un principe de gouvernement qui correspond à la rupture que nous avons souhaitée». En clair, c’est Nicolas le chef.
Sources Libération
Posté par Adriana Evangelizt