France : Sarkozy, l’incontournable

Publié le par Adriana EVANGELIZT

France : Sarkozy, l’incontournable

par Ali Ben Samir

Realités online Tunisie

Nicolas Sarkozy a toujours répété que s’il était élu président de la République, il gouvernerait et ne se limiterait pas à un rôle d’arbitrage ou d’attente.

Une fois installé à l’Elysée, Sarkozy a confirmé qu’il était homme à tenir ses engagements. Omniprésent, exploitant le moindre évènement et même de simples faits divers qui, en d’autres temps, auraient relevé d’une compétence subalterne, au point que certains de ses adversaires lui ont reproché ce qu’ils ont considéré comme une “frénésie” de l’exercice du pouvoir. Cette manière de gouverner est, sans doute, l’expression d’un tempérament et de cette volonté de rupture sur laquelle le candidat de la Droite a basé tout son programme, mais elle n’est pas sans poser quelques problèmes d’ordre institutionnel et relatifs aux rapports entre le Président de la République et ses ministres et en particulier, le Premier d’entre eux. En devenant Premier ministre de Sarkozy, François Fillon savait ce qui l’attendait. Il avait lui-même déclaré dans l’un de ses écrits qu’il était favorable à la suppression du poste. Dès les premiers jours, on s’était rendu compte que le pouvoir réel se situait à l’Elysée et le Président et, à un degré moindre ses conseillers, éclipsaient le Premier ministre et les membres du gouvernement, les exemples de cette nouvelle situation se succédaient et ils étaient abondamment commentés et analysés par les observateurs qui y décelaient une dérive présidentialiste, au point où des rumeurs ont circulé sur un remaniement qui y incluerait le départ de François Fillon, elles sont été bien évidemment démenties, mais l’image du Premier ministre s’en est trouvée entamée.


Les réformes

Nicolas Sarkozy n’a jamais caché sa préférence pour un régime où le Président de la République joue un rôle plus actif, s’adresse au Parlement, bref un changement significatif par rapport au statut du président tel que défini par les traditions de la Cinquième République, à laquelle certains reprochent d’avoir concentré l’essentiel des pouvoirs entre les mains du Chef de l’Etat. Nicolas Sarkozy, qui a désigné une commission chargée de présenter un projet de réforme des institutions, à laquelle participent des personnalités indépendantes et de l’opposition dont Jack Lang, attend de cette réforme qu’elle renforce les pouvoirs du président, c’est à lui qu’il reviendrait dorénavant de “déterminer et de conduire” la politique du pays, missions qui sont actuellement du ressort du gouvernement. Cet aspect de la réforme posera problème puisque si le Président de la République, qui aura remplacé le gouvernement dans ces deux missions, perd la majorité au Parlement, ce qui constitue un désaveu de la politique qu’il “détermine et conduit”, il devra, soit démissionner, soit dissoudre l’Assemblée.


Un seul “patron”

Dans sa conception du pouvoir, Nicolas Sarkozy veut être le chef de la majorité et le seul “patron” de l’UMP, et c’est ce qui explique son opposition à ce qu’une forte personnalité prenne la direction du parti majoritaire ; d’ailleurs, il maintient un contact étroit, voire un contrôle du parti. Dernièrement et face à certaines critiques de l’ouverture au sein de l’UMP, il a tenu à réunir les députés de son parti pour mettre les choses au point et réaffirmer son option de l’ouverture, mais il semble qu’il n’a pas beaucoup convaincu puisqu’il a suffi d’une “petite phrase” de Fadela Amara, nommée Secrétaire d’Etat dans le cadre de l’ouverture, qui a qualifié le recours au test ADN de “dégueulasse”, pour que de nombreux députés de la majorité expriment leur colère, allant jusqu’à demander la démission de Fadela Amara.

Nicolas Sarkozy se place au premier rang et refuse tout “fusible”. Tant que cela marche, il ne risque rien, bien au contraire. Mais cette situation où tout lui réussit ne peut pas durer indéfiniment, surtout que la conjoncture économique ne semble pas confirmer les prévisions du gouvernement et que les prochaines réformes ne seront pas aussi faciles à faire passer. Alors, Nicolas Sarkozy devra peut-être revenir à des méthodes plus “classiques”.

Sources Réalités Online

Posté par Adriana Evangelizt



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