Affaire EADS : Villepin auditionné au Sénat
Affaire EADS : Villepin auditionné au Sénat
L'ancien Premier ministre affirme n'avoir jamais été informé du rachat par la CDC de 2,25% du capital d'EADS détenus par Lagardère.
Après notamment Thierry Breton, Christine Lagarde et Arnaud Lagardère, c'est au tour de Dominique de Villepin d'être interrogé sur son rôle dans l'affaire d'EADS. L'ancien Premier ministre est auditionné, mardi 30 octobre à midi (10 heures GMT), par la commission des Finances du Sénat.
Il sera accompagné de son directeur de cabinet de l'époque, Pierre Mongin, et de son conseiller aux affaires industrielles, Alain Demarolle.
Il devra expliquer son implication dans le rachat à Lagardère de 2,25% du capital d'EADS par la Caisse des dépôts (CDC), quelques semaines avant l'annonce de retards sur l'avion géant A380, qui avait fait plonger le titre en Bourse.
L'AMF a produit une note accablante pour plusieurs actionnaires, dont Daimler et Lagardère, soupçonnés de délit d'initiés.
Bercy et Matignon informés ?
Le 10 octobre dernier, lors de l'émission "Questions d'Info" de LCP-France Info-AFP, Dominique de Villepin avait déclaré n'avoir "jamais été saisi" du dossier de rachat, début 2006, d'une partie de la participation de Lagardère par la CDC. Selon lui, "l'Etat n'avait pas son mot à dire" sur ce dossier. Or, Le Monde affirmait, le 12 octobre dernier, que Bercy et Matignon avaient été informés de l'intérêt de la CDC dans un mémo daté de février 2006.
Deux jours plus tard, Arnaud Lagardère expliquait, dans les colonnes du Journal du Dimanche (dont il est le propriétaire) que le chef du gouvernement était "bien sûr" informé de l'opération de vente de titres EADS, qu'il avait suivie "depuis le début". Le 25 octobre, devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale, il expliquait que son groupe avait recommandé à Matignon, dans une note transmise en janvier 2006, de faire racheter des titres par des investisseurs institutionnels, comme la CDC.
"Rien à craindre"
Dominique de Villepin a lui reconnu avoir reçu une "information préalable" de Lagardère sur le dossier, mais a réaffirmé qu'il n'avait pas été informé du rachat des parts par la CDC.
"Je suis prêt, demain, à apporter mon témoignage, tous mes collaborateurs de Matignon sont prêts à apporter leur témoignage", avait-il insisté au plus fort de la polémique, affirmant n'avoir "rien à craindre".
Sources Challenges
Posté par Adriana Evangelizt