L'UMP craint-elle une dissidence villepiniste?

Publié le par Adriana EVANGELIZT

C'est une chose qui nous avait traversé l'esprit. Que les "villepinistes" fondent un autre parti. Un vrai parti Républicain. Cela peut sembler hasardeux mais il faut réfléchir à long terme. Nul doute que bientôt de plus en plus d'UMPistes se démarqueront de Sarkozy. Ils ne pourront pas le suivre là où il veut les entraîner que cela soit pour la politique intérieure ou extérieure. Il y a des limites à se trahir soi-même. A trahir son idéal aussi même si ce milieu est rempli de requins. N'oublions pas qu'il y a de nombreux déçus dans les rangs et que le caractère autoritaire de Sarkozy commence à peser pour certains. N'oublions pas aussi que la grogne populaire va aller grandissant. On peut vous dire, par exemple, que dans notre entourage, il y a des connaissances qui ont voté Sarkozy et qui s'en mordent déjà les doigts. Ce ne doit pas être les seuls. Si les fidèles de DDV décidaient de créer un autre parti, il pourrait y avoir de grandes figures qui y adhèreraient. On pense à Jean-Louis Debré mais il y en a d'autres. Il ne faut pas avoir peur de faire comme François Bayrou. Les Français sont déçus par la gauche, amers par ce qu'est devenu la droite UMPIste et nombreux sont ceux qui attendent quelque chose de neuf et de juste.

L'UMP craint-elle une dissidence villepiniste?

Par Julien Martin

Rue89

 

Après plusieurs heures de débats houleux à l'Assemblée, la proposition de loi du Nouveau Centre sur le financement des partis a été ajournée le 24 octobre. Le parti des centristes affiliés à Nicolas Sarkozy ne devrait donc pas pouvoir prétendre aux subventions publiques et déroger ainsi à la loi de 1988. Mais au-delà des remous provoqués, le retrait de l'amendement pourrait également provenir d'un risque de division interne à l'UMP.

Le parti présidentiel semble en effet avoir eu peur que cette proposition de loi ne permette aux députés villepinistes de prendre leur indépendance. Il aurait suffit de rassembler au moins quinze députés proches de l'ancien Premier ministre pour créer un nouveau parti et bénéficier d'une fraction de l'enveloppe de 80 millions d'euros dévolue aux formations politiques. Un risque qui n'a pas échappé au président du groupe UMP à l'Assemblée, Jean-François Copé, cité par Le Canard enchaîné ce mercredi:

"Avec une telle loi, si un jour nous entrons en conflit avec les chiraco-villepinistes, ceux-ci auront beau jeu de constituer un groupe de quinze députés pour réclamer une dotation publique."

Un jour qui n'est peut-être pas si lointain. François Goulard, député UMP et ministre sous Villepin, confirme à Rue89 qu'il a "songé" avec plusieurs de ses collègues à cette possibilité:

"Ça pouvait être tentant pour ceux qui veulent prendre leur indépendance vis-à-vis de l'UMP. Mais je n'aurais cependant pas voté cet amendement, car je trouve le procédé mal intentionné."

L'indépendance des villepinistes pourrait néanmoins prendre une autre forme: la création d'un simple groupe à l'Assemblée, séparé de celui de l'UMP. Vingt députés sont cette fois nécessaires. La constitution d'un groupe présente un double avantage: l'obtention de crédits de fonctionnement et des moyens supplémentaires d'expression dans l'Hémicycle. Ce qui n'est pas non plus pour déplaire à François Goulard:

"S'il devenait difficile de fonctionner à l'intérieur de l'UMP, c'est évidemment une solution à laquelle on pense..."

Sources Rue 89

Posté par Adriana Evangelizt


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