140% daugmentation, qui dit mieux ?
140% d’augmentation, qui dit mieux ?
par Stéphane Arlen
Ainsi, le salaire du Président est passé de 7700 à 19000 euros bruts mensuels. Le prétexte avancé pour justifier une telle hausse (dont n’importe quel smicard travaillant plus n’ose rêver) est qu’il s’agit d’aligner le traitement du Président sur celui du Premier ministre.
Or, depuis quelques années, toutes les « réformes » menées n’ont été que des affaiblissements d’acquis sociaux, de la casse du service public, de la précarisation des salariés, du maintien à un niveau faible des salaires. Quand on « réforme » les retraites, c’est pour revoir à la baisse leur montant ou allonger la durée de travail ou augmenter les cotisations. Le Président Sarkozy ne cesse d’appeler au sacrifice des Français, au « réalisme » devant les « nécessités » et pour entrer dans la « modernité ». Mme Lagarde avait même parlé de « rigueur » en évoquant le budget 2008... qui contenait toutefois les mesures du paquet cadeau fiscal de 15 milliards d’euros.
Bref, à une époque de rigueur, alors même que les salaires les plus faibles ne permettent plus de vivre décemment, M.Sarkozy, qui n’a jamais été gêné par l’étalage de la richesse, se fait augmenter de 140%.
C’est si révélateur du cynisme du personnage. Quand, en octobre 2006, il remettait la Légion d’Honneur à Stéphane Richard (devenu depuis directeur de cabinet de Mme Lagarde au ministère des Finances), en sachant que M.Richard venait d’avoir un redressement fiscal de 660.000 € (dont une pénalité pour « mauvaise foi »), il avait alors déclaré : « C’est la France que j’aime ». Tu m’étonnes !
Eh bien nous, nous n’aimons pas ceux qui truandent le fisc, nous n’aimons pas ceux qui font des cadeaux fiscaux aux plus riches, nous n’aimons pas ceux qui liquident des postes de fonctionnaires quand il faudrait au contraire embaucher des contrôleurs pour récupérer les 40 milliards de fraude fiscale annuelle.
Puisque M.Sarkozy, dans un souci de justice, a décidé d’aligner les salaires du Premier ministre et du Président, je lui suggère de revenir sur sa décision et de faire plutôt comme d’habitude, en alignant à la baisse le salaire du Premier ministre sur le sien. Vu que Fillon ne sert pas à grand-chose, on peut aisément justifier une baisse de traitement. Ou bien, dans le pire des cas, on alignerait les deux salaires sur celui des ministres, ce qui correspond à 10 smics mensuels et me semble être une somme rémunérant convenablement et suffisamment quelqu’un qui a autant de travail, autant de responsabilités... et autant d’avantages en nature.
Stéphane ARLEN
Sources Faire le Jour
Posté par Adriana Evangelizt