Procès Colonna : un témoin clef met en cause l'attitude des enquêteurs

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Procès Colonna :

un témoin clef met en cause l'attitude des enquêteurs

Une jeune femme, témoin clef du procès, laisse clairement entendre que les enquêteurs ont cessé d'accorder la moindre crédibilité à sa déposition dès lors qu'elle n'a pas reconnu l'accusé. Selon elle, le meurtrier serait un homme blond.

Une jeune femme, témoin clef du procès d'Yvan Colonna, a clairement laissé entendre aujourd’hui que les enquêteurs avaient privilégié à tout prix la piste de la culpabilité du berger corse, cessant d'accorder la moindre crédibilité à sa déposition dès lors qu'elle n'a pas reconnu l'accusé. Un nouveau rebondissement dans ce procès, alors que le préfet Bonnet, qui avait succédé à Claude Erignac affirme aujourd'hui n'avoir jamais eu le nom d'Yvan Colonna dans sa liste de suspects, et qu’un expert a mis en doute la culpabilité du berger corse, trop petit pour avoir été l'auteur du coup de feu selon lui.
Le soir du 6 février 1998, Marie-Ange Contart et sa mère remontent en voiture la rue d'Ajaccio où le préfet de Corse Claude Erignac est assassiné. La jeune femme, alors âgée de 23 ans, est alertée par ce qui lui semble être des tirs de pétards: elle voit deux hommes, l'un brun en bas de la rue et l'autre blond, à moitié caché derrière une voiture en stationnement, qui tire vers le sol et manipule son arme avec laquelle il paraît avoir des problèmes.

Pendant les dix ans de l'instruction, son témoignage capital, le plus précis, est maintes fois sollicité par les enquêteurs. Mais, affirme-t-elle à la barre, leur attitude a changé lorsqu'en 2001, elle n'a pas reconnu dans la photo d'Yvan Colonna l'homme qu'elle avait vu avec une arme.

«Le jour où j'ai dit : "Ce n'est pas lui," j'ai eu l'impression qu'on ne me croyait plus... J'ai eu l'impression de dire tout à coup quelque chose qui n'arrange pas... de faire la plus grosse bêtise de ma vie», raconte Marie-Ange Contart.

«Croyez-vous avoir été sur écoute?»

La jeune femme dit alors à la juge d'instruction Laurence Le Vert: «Si c'est comme ça, j'arrête tout». Elle se sent «épiée» et constate que l'on s'est introduit, en son absence, dans son domicile à deux reprises au moins.

«Croyez-vous avoir été sur écoute?», lui demande l'un des défenseurs de l'accusé. Marie-Ange Contart ne sait pas mais se rappelle qu'elle venait d'acheter un deuxième téléphone portable et que, lorsque la juge Le Vert n'a pas réussi à la joindre à son numéro habituel, elle l'a appelée sur ce nouveau cellulaire dont elle n'avait pourtant pas donné les coordonnées.

Mme Contart n'a pas non plus reconnu Yvan Colonna lorsque la police lui a présenté dix hommes alignés derrière une glace sans teint, en avril 2005.

De toute façon, Yvan Colonna dénie toute valeur à ce «tapissage»: «J'avais le numéro 4 mais on m'avait placé au milieu. J'étais en survêtement et tous les autres en tenue de ville», raconte-t-il. «On aurait dit le quatre, c'est le coupable idéal, on n'aurait pas fait mieux».

A la barre, Marie-Ange Contart a encore fait marquer des points à la défense. Elle n'en démord pas, l'homme avec une arme avait des cheveux mi-longs blonds cendrés, et non bruns comme le berger corse.
 
Pour l'accusation, cette blondeur est due à une perruque. Mais la jeune femme assure que l'homme avait aussi une barbe blonde de quatre, cinq jours.
Sources Libération

Posté par Adriana Evangelizt


Publié dans YVAN COLONNA-CORSE

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