DDV PROTEGE LA LOI 1905
Ne doutons point que si Sarkozy tient tant que cela à modifier la loi 1905, c'est certainement pour amener davantage encore de discriminations en favorisant certaines communautés au détriment d'autres... restons donc vigilants.
M. de Villepin s'oppose à toute modification de la loi sur la séparation des Eglises et de l'Etat
Le premier ministre, Dominique de Villepin, a fait un vibrant éloge de la loi de séparation des Eglises et de l'Etat, en rendant visite, vendredi 21 octobre, à la Fédération protestante de France (FPF), qui fêtait son centenaire. "Nous devons défendre la laïcité dans le cadre de la loi de 1905, à laquelle je suis profondément attaché , a-t-il déclaré. La loi de 1905 est avant tout une loi de réconciliation. Elle a mis un terme à plusieurs siècles d'une histoire religieuse faite de violence et de crises. En séparant les sphères de l'Eglise et de l'Etat, elle a permis de pacifier durablement leurs relations." Par conséquent, M. de Villepin a réitéré son souhait de ne pas toucher à "l'un des fondements de notre République" . "Aujourd'hui encore, cette loi doit répondre aux difficultés que vous rencontrez", a-t-il déclaré à l'intention des représentants du protestantisme français.
Depuis trois ans, le pasteur Jean-Arnold de Clermont, président de la Fédération protestante, réclame un "toilettage" du texte de 1905. Il a réitéré sa demande en présence du premier ministre : "La Fédération protestante souhaite des adaptations pour que soit clarifiée sa relation avec la loi de 1901 sur les associations, mais plus encore elle en souhaite une application qui ne soit pas à terme préjudiciable à la liberté religieuse." Le pasteur de Clermont a évoqué le cas de plusieurs communautés évangéliques, victimes de discriminations de la part de municipalités, notamment en région parisienne.
Pour le premier ministre, il est clair que la réponse aux préoccupations de la Fédération protestante passe par l'application de la loi et non par des "adaptations" . Telle est également la teneur d'un message du président de la République, Jacques Chirac, transmis par le premier ministre à Jean-Arnold de Clermont : "J'observe, indique le chef de l'Etat, que la Fédération protestante de France, avec sa sagesse coutumière, ne demande pas une modification en profondeur de cette loi. Pour autant, j'ai parfaitement compris, à chacun de mes échanges avec ses représentants, les problèmes et les difficultés qu'elle rencontre. Ces questions, j'en ai la conviction, doivent pouvoir trouver réponse sans remettre en cause les fondements d'un texte qui a si profondément contribué à la paix civile dans notre pays."
"PAS DE CONTRADICTION"
A l'issue des discours, le président de la Fédération protestante de France a remis au premier ministre une bible et un livre de cantiques. "Je ne suis pas sûr d'être doué pour le chant, a répondu M. de Villepin. Je me sens plus fourmi que cigale. Je laisse à d'autres le soin de chanter..."
Ce même vendredi, le ministre de l'intérieur chargé des cultes, Nicolas Sarkozy, venait d'annoncer la création d'une "commission de réflexion juridique sur les relations des cultes avec les pouvoirs publics", qui rendra ses conclusions en juin 2006. Dans un courrier adressé au professeur de droit Jean-Pierre Machelon, qui présidera cette commission, M. Sarkozy se dit "convaincu de la nécessité d'apporter aujourd'hui un certain nombre d'amendements au corpus des textes (...) régissant l'exercice des cultes et leurs relations avec les pouvoirs publics" .
Arrivé en retard à la réception donnée par la Fédération protestante, Nicolas Sarkozy a croisé Dominique de Villepin quand celui-ci en sortait. Il a expliqué devant plusieurs journalistes que son initiative ne visait pas à remettre en question la loi de 1905. "C'est justement parce que je suis attaché à son cadre que j'ai souhaité lancer cette réflexion sur différents sujets. Je ne vois pas de contradiction. Au contraire : c'est l'occasion de mettre en place le groupe de travail demandé par la Fédération protestante." Le pasteur de Clermont n'a pas précisé s'il se sentait plus proche du ministre de l'intérieur ou du premier ministre.
Il a habilement remercié "le gouvernement" pour la création de cette commission.
Sources : LE MONDE
Posté par Adriana Evangelizt