LE CHÔMAGE DIMINUE MAIS LE NOMBRE DE RMISTES EXPLOSE
Alors, on entend dire que le chômage a diminué et pour cause... cette diminuation est due à des milliers de départs à la retraite, de nombreuses radiations de l'ANPE suivies des suppressions d'allocations mais parallèlement le nombre de Rmistes s'est accru de 6,2 pour cent. Or les minima sociaux ne sont pas comptés dans le nombre de chômeurs. Voyez-vous un peu comment on triche ! Ce fait est très grave. Car non seulement, il n'y a pas de travail mais en s'acharnant sur les chômeurs, les nouvelles lois les acculent à une précarité extrême. Inadmissible.
En France, on est en train d'appliquer la même méthode qu'aux Etats-Unis dénoncé dans un de nos articles et dont voici un extrait :"De plus les allocations perçues sont systématiquement supprimées dans certains états au bout de six mois. Ce laps de temps écoulé, effectivement le chômeur n’en est plus un. Il devient clochard. Du jour au lendemain en se retrouvant sans ressources, il ne tardera pas à rejoindre les millions d’anonymes, rayés de la carte, qui ne sont plus que des ombres dont la rue est le seul refuge. Aux Etats-Unis, 45 millions de personnes vivent réellement en dessous du seuil de pauvreté. Simplement, le gouvernement américain jongle avec les chiffres et camoufle la réalité. Il a honte de ses déshérités. A peine leur reconnaît on le droit d’exister. Il ne fait pas bon être pauvre aux USA."
On est donc en train de nous faire avaler que le chômage aurait baissé de 0,9 pour cent alors que le nombre de "toujours sans emploi" a augmenté de 6,2 pour cent. Voilà le tour de passe-passe. Quitte à défriser ceux qui voudraient que l'on ne donne que des bons points au gouvernement DDV. Que l'on cesse de nous prendre pour des imbéciles serait mieux. Et nous allons même voir plus loin. Il y aura beaucoup plus de gens qui acculés à la misère en arriveront à voler pour manger. Qui dit vol dit prison. Pourquoi vole-t-on d'après vous ? Je suis visiteuse de prisons et je m'occupe justement des "voleurs"... compte-t-on les "voleurs-chômeurs" qui peuplent nos geôles ? Non. Une autre façon de faire disparaître le taux exact de chômage. Alors la politique visant à supprimer les allocations chômage et la répression qui s'abat sur les chômeurs est très mauvaise. Il nous est permis de penser qu'un chômeur sur 10 finira en prison.
Le nombre de Rmistes explose malgré la mise en place des contrats aidés, qui sont pourtant de véritables aubaines pour les employeurs. Non seulement ceux-ci sont exonérés de charges sociales, mais les patrons touchent aussi le RMI de leur salarié. Et même plus : un Rmiste hébergé ou locataire (soit 90% des Rmistes) perçoit 374 euros. Les employeurs de CI-RMA ou de contrats d'avenir toucheront 425 euros (montant du RMI sans déduction du forfait logement). Le nombre de Rmistes explose. Et pourtant, les conseils généraux, qui gèrent le RMI depuis 2004, ont généralement fait leur possible pour faire baisser le nombre d'allocataires : convocations massives, y compris en plein été, radiations, dispositifs de retour à un emploi non choisi et sous payé.
Tout ceci sera amplifié par le projet de loi de réforme des minima sociaux qui sera examiné en janvier par le Sénat, après avoir été approuvé à l'Assemblée Nationale. Ce projet de loi prévoit la mise en place d'un système de prime à l'emploi largement plus désavantageux que l'ancien cumul. Selon les cas, unE Rmiste reprenant une activité salariée perdra sur un an entre 1000 et 3000 euros par rapport au système actuel. Est également prévue la criminalisation des Rmistes avec amendes en cas de fraude mais aussi de "déclarations inexactes", ou encore un parcours d'insertion individualisé et obligatoire dès l'entrée dans le dispositif. Et cela vise non seulement les Rmistes, mais aussi les bénéficiaires de l'API (allocation parent isolé), qui sont en majorité des femmes seules avec des enfants de moins de 3 ans.
C'est dans l'esprit d'un retour à l'emploi à tout prix qu'un accord cadre a été signé il y a quelques jours entre l'Association des Départements de France et l'ANPE. Celle-ci pilote déjà les contrats d'avenir et les CAE (contrat d’accompagnement vers l’emploi).Cet accord permettra "le placement dans l'emploi des bénéficiaires du RMI", c'est à dire un suivi renforcé et des pressions pour que les Rmistes acceptent n'importe quel boulot.