DDV : 200 JOURS A MATIGNON

Publié le par Adriana EVANGELIZT

200 jours donc... il va lui falloir redoubler d'ingéniosité, de vigilance et surtout trouver des idées originales qui le démarqueront de tous les autres.

Villepin fête ses 200 jours à Matignon

 

par Emmanuel-Georges PICOT

Il fêtait vendredi ses 200 jours à Matignon. Dominique de Villepin, dont la cote grimpe régulièrement dans les sondages, fait désormais figure de rival en puissance de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2007. A condition d'avoir d'ici là un bilan à présenter aux Français...


L'homme suit une trajectoire inédite pour un Premier ministre depuis sa nomination le 31 mai dans la foulée du "non" au référendum sur la Constitution européenne. Parti avec 33% d'opinions favorables selon le baromètre Ipsos pour "Le Point", il atteint six mois plus tard les 53%. Ses prédécesseurs à Matignon avaient connu l'expérience inverse.


Désormais, le Premier ministre se paie le luxe de talonner Nicolas Sarkozy, jusque là archi-favori à droite: 49% des Français souhaitent qu'il soit candidat à l'élection présidentielle, selon le baromètre TNS-Sofres pour "Le Figaro Magazine". Ils sont 50% à appeler de leurs voeux une candidature Sarkozy. Le président de l'UMP conserve néanmoins une confortable avance dans les intentions de vote, avec 26% contre 11%.


Dominique de Villepin bénéficie en premier lieu de l'effet banlieues. Si les trois semaines de crise ont profité dans un premier temps à Nicolas Sarkozy, le Premier ministre, à l'origine de l'instauration de l'état d'urgence, a su incarner la réponse de l'Etat aux violences urbaines, suppléant un Jacques Chirac absent et discrédité depuis le référendum.


Le Premier ministre profite aussi de l'embellie sur le front de l'emploi, sa priorité des priorités, même si la décrue a commencé avant sa nomination et qu'elle est largement due aux contrats aidés.


Il ne manque pas une occasion de s'en vanter au fil de ses déplacements hebdomadaires. "En six mois, nous avons jeté les bases d'un nouveau dynamisme. Nous devons mobiliser toutes les énergies pour amplifier ce mouvement en 2006", a-t-il lancé vendredi dans le Maine-et-Loire.


Son discours sur la "croissance sociale" et de défense du modèle français, qu'il veut moderniser alors que Nicolas Sarkozy souhaite le démanteler, lui vaut la sympathie d'un tiers de l'électorat socialiste.


Dans le même temps, il s'est attaché non sans habileté à phagocyter l'une après l'autre les propositions de M. Sarkozy, comme pour droitiser son image et soigner sa cote dans l'électorat UMP. Après la crise des banlieues, il a ainsi repris à son compte, en les adaptant, les idées du ministre de l'Intérieur sur l'immigration choisie ou la discrimination positive.


Le bilan de Dominique de Villepin, sans lequel aucune candidature présidentielle ne peut être envisagée, reste cependant largement à construire. Le Premier ministre en est bien conscient, qui entend consacrer "entièrement" l'année 2006 au travail gouvernemental.


Il sera surtout attendu sur le terrain social. Depuis 200 jours, il a énormément annoncé, mais ses annonces ont souvent manqué de concret. Dernier exemple en date : la batterie de mesures présentée lundi pour favoriser l'emploi et augmenter le pouvoir d'achat a déçu les partenaires sociaux.


Les mesures étaient "très nombreuses", mais posaient "parfois des problèmes de lisibilité", a perfidement remarqué le sarkozyste Patrick Devedjian.


A gauche, François Hollande dénonce "200 jours d'incantations, de promesses, d'annonces, 200 jours de mots qui peuvent parfois être doux à l'oreille et 200 jours d'actes qui ont été durs pour les Français". Pour le Premier secrétaire du PS, "les actes et les décisions" de Dominique de Villepin sont ni plus ni moins "ceux du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin".


Le Premier ministre devra aussi s'imposer parmi les adhérents de l'UMP, qui détiendront une des clés de l'élection depuis la décision du bureau politique du 6 décembre dernier sur le mode de désignation du candidat du parti à l'élection présidentielle.


A ce petit jeu, Nicolas Sarkozy dispose d'une incontestable longueur d'avance. Mais Dominique de Villepin ne néglige rien : à chacun de ses déplacements, comme vendredi dans le Maine-et-Loire, il prend le soin de rencontrer les militants.

Sources : NOUVEL OBSERVATEUR

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Le Ministre

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