Tout le Monde vote Sarko
Et bien voilà justement un excellent article sur Le Monde dont on ne doute plus des orientations sarkozystes désormais...
Tout le Monde vote Sarko
par Pascal Bovo
« Le quotidien de référence » a choisi son candidat : Nicolas Sarkozy. Un gage de réussite après le soutien inconditionnel, en 1995, à Balladur.
Enfin une nouvelle qui peut redonner un peu d’espoir à la Madone du Poitou ! Malgré les gaffes à répétition et les fessées quotidiennes infligées par les sondages, Ségo peut encore gagner en mai. Prédiction de Madame Soleil ? Pas du tout ! Logique historique. Elle peut gagner car son rival Sarko présente maintenant une réelle fragilité : il bénéficie du soutien franc et massif du quotidien Le Monde ! Et comme Balladur l’a expérimenté en 1995, être le candidat préféré du quotidien vespéral constitue peut-être un atout dans le Tout-Paris des médias… mais semble conduire aussi à la défaite dans les urnes.
Certes, contrairement au précédent Balladur, « le quotidien de référence » n’affiche pas sa préférence pour le champion UMP dans de grossiers éditoriaux à sa gloire. En 2007, le journal de Jean-Marie Colombani est devenu plus subtil. Mais l’appui du Monde au toujours ministre de l’Intérieur et des Contraventions est néanmoins sans faille à chaque fois que surgit la moindre difficulté dans sa conquête de l’Elysée.
L’opération SOS assistance à Sarko a commencé l’année dernière avec l’affaire Clearstream. En s’acharnant à la Une sur la thèse du complot ourdi par Villepin pour abattre Sarko, une version que la justice n’a jamais réussi à démontrer, Le Monde a réussi à « tuer » les ambitions élyséennes du PM (comme dirait le général Rondot). Villepin décrédibilisé grâce aux vrais-faux scoops des investigateurs du journal, alliés semble-t-il à Thierry Herzog, l’avocat de Sarko, a permis au Napoléon de l’UMP de se débarrasser de toute concurrence à droite. Depuis le quotidien du soir continue son minutieux travail de déminage.
Sarko déstabilisé par l’affaire des RG ? Les reporters du Monde accourent. D’abord en prêtant la main à la manipulation. Et la rédaction de publier une vraie-fausse fiche des RG totalement anodine sur l’ancien patron de Greenpeace ralliée à la Zapatera. Une notice « bisounours » pour faire retomber les accusations de police politique adressées au premier flic de France. Manque de bol, la notice publiée par le quotidien s’avère incomplète : tout un paragraphe, relatant sans grands égards un démêlé de Rebelle avec la justice a été caviardée !
Mieux encore, le chroniqueur politique attaché au basque du Ministre de l’Intérieur et des Contraventions, Philippe Ridet, ne cache plus les liens étroits qui l’ont unis au fil du temps avec Sarko. « Une relation interpersonnelle extrêmement pernicieuse », reconnaît-il lui même publiquement dans Les faiseurs de roi [1], 2007, une enquête sur les relations entre les médias et les politiques qui vient juste de sortir en librairie. « Si c’était à refaire, se flagelle le journaliste, je ne le tutoierais pas ». Rongé par les remords, peut-être, Ridet ne manque jamais de sollicitude face à son homme politique préféré, comme par exemple le 1er février dernier. Ce jour-là, le candidat UMP, en marge d’une visite à Rungis, se lâche auprès des journalistes sur la Bécassine du Poitou.
« La Ségolène a été à la mode pendant des mois. Mais elle fait une erreur : elle ne présente aucune idée », lâche Sarko méprisant. Et, toujours grinçant de poursuivre, selon l’agence AP : « Le 11 février ? Génial ! L’essentiel, c’est que les idées arrivent avant le 22 avril, date du premier tour de la présidentielle ! ». Dans Le Monde, ce dérapage méprisant digne d’un roquet machiste passe entièrement à l’as ! « Nicolas Sarkozy a implicitement critiqué la stratégie de Ségolène Royal : il faut tellement de temps pour installer ses idées. C’est une erreur de penser qu’on peut les garder pour la fin », se contente d’écrire le gentil reporter du quotidien du soir visiblement soucieux de préserver l’image de « son » candidat.
Seulement, la ficelle est tellement grosse qu’elle commence à se voir. Un fidèle lecteur, abonné depuis 50 ans, l’a vu. Et séance tenante envoie au plumitif concerné une demande d’explication par mail. « La Ségolène ? Je ne comprends pas qu’un journal comme Le Monde passe sous silence cette énormité. Eclairez-moi », demande Gérard D. Réponse de Ridet : « pffff ». Textuellement ! Choqué, l’honorable lecteur a saisi le médiateur du journal. Suite de l’histoire dans les colonnes du Monde ce week-end ? Les paris sont ouverts.
[1] Hélène Risser, éditions Privé
Sources Bakchich
Posté par Adriana Evangelizt