Commentaires acerbes d'un ministre libyen contre Bernard Kouchner

Publié le par Adriana EVANGELIZT




Commentaires acerbes d'un ministre libyen contre Bernard Kouchner

 

Alors que le colonel Kadhafi, au cinquième jour de son voyage en France, visitait le château de Versailles, le ministre libyen des affaires étrangères, Abdelrahman Chalgham, donnait une conférence de presse à Paris, vendredi 14 décembre. Il a exprimé les "remerciements" du "Guide de la révolution" libyenne à Nicolas Sarkozy pour son "accueil chaleureux" lors d'une visite qui a été "une réussite". La "relation privilégiée" entre la Libye et la France "aura des répercussions sur la stabilité de la Méditerranée", a-t-il commenté.

Les journalistes avaient été informés, depuis une semaine, qu'une "rencontre-débat" se tiendrait avec le "Guide" lui-même, à une date et dans un lieu indéterminés. Mais c'est finalement M. Chalgham qui s'est présenté devant les médias, dans un salon de l'hôtel Meurice. Son principal objectif était apparemment de critiquer son homologue français, Bernard Kouchner. Ce dernier a évité la délégation libyenne tout au long de la semaine, et qualifié certains propos de Mouammar Kadhafi de "pitoyables".

Le ministre libyen s'en est dit "étonné". Il a rappelé que M. Kouchner s'était rendu à Tripoli le 25 juillet en compagnie de M. Sarkozy, et qu'il y avait signé des accords. "Comment un homme qui nous rend visite, qui mange avec nous, peut-il ensuite, quand on vient ici à Paris, changer d'avis ?", s'est interrogé M. Chalgham. "S'il ne veut pas nous voir, nous non plus ne voulons pas le voir (...) De toute façon, son absence n'a pas eu d'impact sur la visite", a-t-il glissé.

Interrogé sur la conversation qu'aurait eue Nicolas Sarkozy avec le colonel Kadhafi à propos des droits de l'homme en Libye, le ministre a esquivé. "Personne n'a à donner de leçon à la Libye", a-t-il dit, avant d'invoquer les différences culturelles : "En France, vous croyez que les droits de l'homme, c'est le mariage des homosexuels. Et vous dites que la polygamie n'est pas un droit de l'homme."

A propos des tortures subies par les infirmières bulgares et le médecin palestinien en Libye, le ministre a opposé un démenti irrité : "Chacun, pour se présenter en victime, peut dire qu'il a été torturé !"

Concernant le renoncement de la Libye au terrorisme et aux armes de destruction massive - raisons invoquées par M. Sarkozy pour expliquer la nécessité d'accueillir M. Kadhafi -, cet officiel n'a rien confirmé en matière de mea culpa. "La Libye a soutenu les mouvements de libération nationale dans le monde, comme les groupes palestiniens (...) Si l'un de ces groupes a commis des actes terroristes, ce n'est pas la responsabilité de la Libye."

Sources Le Monde

Posté par Adriana Evangelizt

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