Gaza : Kouchner propose un cessez-le-feu
Le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a fait parvenir au ministre israélien de la Défense Ehud Barak une proposition en vue d'un cessez-le-feu de 48 heures, selon un haut responsable israélien.Tous deux en auraient discuté à deux reprises par téléphone. Cette proposition devait être examinée mardi soir lors d'une réunion entre le Premier ministre Ehud Olmert, la ministre des affaires étrangères Tzipi Livni et Eud Barak.
Cette missive a été envoyée alors que le Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, UE, ONU, Russie) réuni en urgence à Paris, devait appeler mardi à une trêve à Gaza entre Israël et le Hamas, et manifester l'inquiétude de la communauté internationale face au risque d'une nouvelle escalade du conflit. Les ministres des Affaires étrangères du Quartette et le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon devaient se concerter dans l'après-midi lors d'une conférence téléphonique et travailler à une déclaration commune, selon des sources diplomatiques.
L'ultime initiative de la présidence française
Un peu plus tard, Bernard Kouchner a invité ses homologues de l'Union européenne pour une réunion extraordinaire à Paris à 18 h 30. lls devaient appeler à un arrêt immédiat des raids israéliens et des tirs de roquettes du Hamas et à un acheminement de l'aide humanitaire. L'Union européenne, de son côté, est prête à faciliter la réouverture des points de passage entre Gaza, l'Egypte et Israël, par l'envoi d'observateurs.
Les Européens ne sont jamais parvenus à peser politiquement au Proche-Orient. Mais galvanisée par sa contribution à l'arrêt de la guerre en Géorgie l'été dernier, la France espère cette fois enclencher un processus vertueux pour ce qui devrait être la dernière initiative de ses six mois de présidence européenne. Elle passe le relais jeudi à la République tchèque.
«La formule sur laquelle on travaille et sur laquelle on doit encore insister se base sur trois points fondamentaux: le premier est le cessez-le-feu immédiat, le deuxième l'ouverture des points de passage entre Gaza et l'Egypte, et Gaza et Israël» et «le troisième, la reprise immédiate de l'aide humanitaire», a déclaré le haut représentant de l'UE pour la diplomatie, Javier Solana.
L'Europe a besoin d'un allié arabe
Le président égyptien Hosni Moubarak a affirmé que le terminal de Rafah ne serait rouvert que si l'Autorité palestinienne y revenait et en présence d'observateurs de l'UE. Pour les Européens, qui sont les premiers bailleurs de fonds de l'Autorité palestinienne, l'équation est d'autant plus compliquée qu'ils s'abstiennent de tout contact direct avec le Hamas, qu'ils considèrent comme une organisation terroriste. Leur seul interlocuteur reconnu est le président Mahmoud Abbas. Les efforts européens pourraient impliquer un ou des Etats arabes susceptibles d'être écoutés du Hamas.
Le président français Nicolas Sarkozy s'est entretenu lundi au téléphone avec son homologue égyptien Hosni Moubarak pour discuter des «modalités envisageables d'une sortie de crise». La ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni est attendue dans les prochains jours à Paris.
Leparisien.fr avec AFP
Sources Le Parisien
Posté par Adriana Evangelizt