Grèves des urgentistes: mobilisation forte pour un syndicat, limitée pour le ministère
mobilisation forte pour un syndicat, limitée pour le ministère
La grève "symbolique" entamée lundi par les urgentistes hospitaliers s'est limitée mercredi à 2% des personnels médicaux des services d'urgence et des Samu mobilisés, selon les chiffres du ministère de la Santé, qui sont fortement contestés du côté syndical.
"Dans les 100 Samu de France la mobilisation dépasse les 90% et plafonne aux alentours de 80% aux urgences", a déclaré pour sa part Christian Prudhomme, porte-parole de l'Amuf, l'un des syndicats ayant appelé à la mobilisation.
L'écart entre les deux chiffres tient à la méthode de calcul, a expliqué Christian Prudhomme. "A l'hôpital Avicenne de Bobigny (banlieue parisienne) par exemple, les 6 médecins du Samu (sur un effectif de 30) inscrits sur les tableaux de service de mercredi sont en grève et donc assignés. De même, les trois médecins des urgences (sur un effectif de 20) sont également assignés. Nous estimons donc que la grève est suivie à 100%".
De son côté, le ministère de la Santé rappelle que "le taux de mobilisation correspond aux personnes effectivement absentes pour faits de grève par rapport à l'effectif total, alors que le taux de participation (chiffré mercredi officiellement à 4%) correspond aux personnes absentes pour faits de grève ainsi qu'aux personnes se déclarant grévistes mais présentes au travail (assignées) au regard de l'effectif total".
Le ministère reconnaît néanmoins que "la mobilisation est plus forte dans les CHU (6%), tout comme la participation (environ 10%)".
"On ne compte aucun gréviste dans 17 des 27 CHU qui ont fait remonter des informations", souligne-t-on également au ministère.
L'Amuf "dénonce l'absence de dialogue et de perspectives pour l'amélioration des conditions de travail des médecins hospitaliers", mais est "disponible dès aujourd'hui pour des négociations", a déclaré M. Prudhomme, en ajoutant: "pourquoi attendre janvier?".
"Celles-ci devraient permettre de retrouver autour d'une table Mme (Roselyne) Bachelot ou le conseiller social du président de la République Raymond Soubie, le ministère des Finances et en face l'Amuf, Samu de France et les deux syndicats d'anesthésistes", a déclaré le porte-parole.
Une "concertation" sur les millions d'heures supplémentaires et jours de congés impayés à l'hôpital s'ouvrira le 7 janvier, a indiqué lundi la ministre de la Santé.
Selon M. Prudhomme, "si les choses traînent en longueur, le risque est de voir le mouvement s'enkyster et que l'on refuse les assignations".
"Dans ce cas, la loi prévoit que le directeur de l'hôpital doit faire appel aux praticiens non-grévistes de l'établissement, ce qui est difficile pour le Samu où la participation de quelques anesthésistes provoquerait la fermeture des blocs opératoires", a-t-il conclu.
Sources AFP
Posté par Adriana Evangelizt