LE CHÔMAGE, UNE PRIORITE POUR DDV
LES VOEUX VILLEPIN
par Corinne Lhaïk
Passer au-dessous des 9%, comme le pronostique le gouvernement, n'est pas impossible. A condition que...
D'abord, la croissance. Pas fameuse en 2005 - l'Insee l'estime à 1,6% - elle va un peu s'accélérer, à environ 2%. L'an dernier, elle aura créé 62 000 emplois, participant à l'amélioration du chômage.
Ensuite, la démographie. La population active augmente moins vite, et ce mouvement - qui jouera aussi en 2006 - «explique une partie de la baisse du chômage en 2005, environ 40 000 personnes», estime Michel Devilliers, chef du département conjoncture de l'Insee. Enfin, et surtout, le traitement social du chômage. Dominique de Villepin a réorienté et accéléré le plan Borloo. Puisque le contrat d'avenir est un échec (18 000 signés à ce jour, 10 fois moins que prévu), il met le paquet sur les contrats d'accompagnement vers l'emploi, qui «marchent» beaucoup mieux: 130 000 signés en 2005. Et la rigueur ne frappera pas ces dispositifs, puisque 300 000 contrats de ces deux catégories sont inscrits dans le budget pour 2006. Par ailleurs, le ministre délégué à l'Emploi, Gérard Larcher, insiste sur le succès des contrats aidés dans le privé: CIE, apprentissage, alternance...
Alors qu'est-ce qui pourrait contrarier le vœu de Dominique de Villepin? La statistique ! Eric Heyer, économiste à l'OFCE, explique pourquoi : «Les chiffres mensuels sont ceux des demandeurs d'emploi inscrits à l'ANPE. Mais la mesure du chômage qui fait foi, conformément à la définition du Bureau international du travail (BIT), est publiée une fois par an, en février.» On saura alors si le taux se situe bien à 9,6%, comme l'indiquent les données de l'ANPE, rendant les 9% possibles en fin d'année. Ou s'il est supérieur. Dans ce cas, la frontière des 9% sera hors de portée...