Presse, amour et trahison
Presse, amour et trahison
par Roxanne
Il est arrivé. Avec cet air triomphant. Ce sentiment de toute puissance du lion qui entre dans l’arène et ne doute pas qu’il va dévorer tout le monde. C’est ainsi. Il l’a décidé ! L’animal politique se lèche déjà les babines à l’idée de jouer avec les journalistes avant de les manger tout crus. Il sait qu’il trouvera des oreilles complices dans l’opinion contre le quatrième pouvoir accusé à tort ou à raison de jouer un jeu ambigu, fait d’attirance et de répulsion à son égard. Mardi matin, Nicolas Sarkozy a tenu sa conférence de presse devant 600 journalistes prêts au spectacle. Sa cote de popularité s’effritant, il lui faut reprendre la main.
La « politique de civilisation » exhumée et empruntée au sociologue de gauche Edgar Morin fera l’affaire en préambule. Plus de quarante minutes pour soupeser les nouveaux défis de notre temps. Repenser notre identité pour comprendre qui nous sommes. Tout y passera. La moralisation de la politique, la laïcité, la démocratie, le modèle républicain etc. Un « cache-sexe » pour masquer le désarroi de celui qui, s’étant décrété le président du pouvoir d’achat, constate son impuissance. Le pouvoir d’achat serait-il à Sarkozy ce que la fracture sociale fut à Jacques Chirac ? Une promesse sans lendemain ? Les Français n’auront à se féliciter que d’une promesse tenue : la rupture de style. Un président amoureux. « Sarkozy in love » titrera même le très austère Wall Street Journal. Avec Carla « c’est du sérieux », a lancé Nicolas Sarkozy sur son éventuel mariage avec l’ancien top-modèle. Un chef de l’Etat qui n’hésite pas à répondre cash sur sa vie privée tant celle-ci est exhibée de Charleville-Mézières à Tombouctou. Renvoyant les journalistes à leurs contradictions. Refusant, dit-il, « l’hypocrisie » et « le mensonge » qui auraient été la marque de ses prédécesseurs. « Carla et moi avons décidé d’assumer ». On s’en était aperçu... merci !
En attendant un mariage, dont la rumeur parisienne dit qu’il a eu lieu jeudi soir à la mairie du 16 e , Cécilia règle ses comptes. La vie de notre cher Président commence à ressembler à un vaudeville. Trois livres consacrés à l’ex-Première dame de France en dressent un portrait cruel. Le plus terrible est celui de la journaliste du Point, Anna Bitton. Le sobre titre « Cécilia » tranche avec la violence des propos qui y sont rapportés. La reporter de l’hebdomadaire, qui fut l’une des confidentes de l’ex-épouse du Président, a recueilli ses états d’âme. Mais visiblement celle-ci ne s’attendait pas à ce qu’un jour ses épanchements de femme blessée seraient ainsi étalés au grand jour. Et au moment où son ex-mari se dit prêt à en épouser une autre ! Quelle naïveté que de se confier à des journalistes qui n’hésitent pas à trahir la confiance ! Cécilia a donc tenté dans un dernier acte désespéré de faire interdire l’ouvrage. Mais, cette fois, personne n’interviendra pour intimider l’éditeur, comme ce fut le cas par le passé. Cécilia a été déboutée vendredi matin.
Et on en apprend de belles. La France serait donc gouvernée par « un sauteur », « un pingre », « un homme qui n’aime personne, même pas ses enfants ». Ainsi parle Cécilia. Quoi d’autre ? « Il a un côté ridicule. Il n’est pas digne. Nicolas, il ne fait pas président de la République, il a un réel problème de comportement ». Réjouissant ! Cécilia brûle ce qu’elle a tant aimé. Tout y passe. Y compris ses copines avec qui elle prenait le thé au Bristol et faisait du shopping chez Dior... C’est bien connu les diablesses s’habillent en Prada. En l’espace de quelques semaines, elles sont devenues des « pétasses fardées et intéressées ». Il faut dire que toutes l’ont abandonnée depuis le divorce... Dans le livre de Michaël Darmon et Yves Derai, « Ruptures », c’est Cécilia version 007. Une James Bond girl qui séduit le méchant Kadhafi et envoie un commando de gros bras pour libérer les infirmières bulgares, casser les serrures des cellules avec leurs armes de poing. Elle aurait même lancé aux gardes du corps : « C’est le moment de prouver que vous en avez ». Surprenant. Ça devait la changer de l’avenue Montaigne ! Un démenti de Claude Guéant, le secrétaire général de l’Elysée, tombera quelques heures après la sortie du livre. Les deux journalistes se seraient-ils laissé abuser ?
Dans le troisième livre, celui de Denis Demonpion et Laurent léger, « Cécilia, la face cachée de l’ex-Première dame », nous découvrons une jet-setteuse qui faisait tourner les tables à l’âge de dix-sept ans. Les deux journalistes laissent entendre que Cécilia aurait peut-être une légère tendance à la mythomanie... A tout le moins, plusieurs inexactitudes apparaissent dans sa biographie, d’un prix de piano qu’elle n’aurait jamais décroché à l’Orphelinat de la Police dont elle ne se serait jamais occupé ou à un poste d’attachée parlementaire totalement fictif. Voici, en tout cas, l’histoire d’un couple qui se sera auto-détruit dans un décor de western qui est, selon Cécilia, celui de la politique, « derrière lequel il n’y a rien ». Pathétique !
Sources Le Télégramme
Posté par Adriana Evangelizt