SARKOZY PRESIDENT LEADER
Sarkozy, président leader
L’élection présidentielle de 2007. On savait qu’il n’y pensait pas uniquement en se rasant. Mais jeudi, à l’occasion de ses voeux à la presse, Nicolas Sarkozy a fait la démonstration qu’il ne pense qu’à cela. Arborant sa double casquette de ministre de l’Intérieur et de président de l’UMP, il a décliné le programme de son action en 2006 place Beauvau, et dévoilé un peu plus l’ossature de son projet présidentiel.
Le programme du ministre se résume essentiellement à une nouvelle accélération et un renforcement de la politique sécuritaire du gouvernement. Il « innove » cependant dans l’inquiétant avec la création d’une véritable milice pompeusement baptisée « réserve citoyenne de la police nationale ». Il ajoute sans surprise l’immigration, avec l’annonce d’une « nouvelle étape : celle d’une immigration choisie et d’une intégration réussie ».
Mais c’est en tant que candidat président que Nicolas Sarkozy a appliqué sa tactique « une nouvelle idée par discours ». Lui qui se voit déjà en locataire de l’Élysée s’est simplement taillé un costume sur mesure pour 2007. Il propose de modifier les institutions et la Constitution, « sans changer de numéro de république ».
Les rôles du chef de l’État, du premier ministre, du Parlement, le nombre de ministres et leurs attributions, la saisine du Conseil constitutionnel par de simples citoyens..., tout y passe. Au final, Nicolas Sarkozy brosse le portrait d’un régime ultra-présidentiel dont l’inspiration se trouve outre-Atlantique. Selon lui, le président de la République « doit exercer les responsabilités du pouvoir, et personne d’autre ». Un « président leader » qui devra « s’engager non seulement sur les grandes options mais aussi sur tout ce qui concerne la vie quotidienne ». En conséquence, le premier ministre ne dirige plus l’action du gouvernement, comme cela est indiqué dans la Constitution, il devient simple coordinateur. Toujours à l’imitation des systèmes anglo-saxons, Nicolas Sarkozy veut limiter le nombre des ministres à quinze, « indépendamment du nombre de secrétaires d’État ». Et le nombre de mandats présidentiel à deux, estimant - un tantinet perfide - que « l’énergie que l’on met à durer, on ne la met pas à faire ». Enfin, il souhaite faire adopter une version édulcorée de la constitution européenne, « fondée sur la première partie du traité », qui serait approuvée par le Parlement et non par référendum. Normal, il propose d’en finir avec le recours au référendum. Des fois que le peuple vote mal... St. S.
Sources : L'HUMANITE
Posté par Adriana Evangelizt