Villepin défend le CPE
Villepin défend le CPE et se veut optimiste sur la décrue du chômage
Face aux vives critiques de la gauche et des syndicats contre le contrat première embauche (CPE), Dominique de Villepin a poursuivi mardi soir sur France 2 sa contre-offensive médiatique et s'est voulu résolument optimiste sur la décrue du chômage. Quelques heures après le début houleux de l'examen parlementaire du projet de loi sur l'égalité des chances, dont le CPE constitue la mesure-phare, le Premier ministre a une nouvelle fois vanté les mérites de ce contrat de travail pour les moins de 26 ans, affirmant qu'il s'agissait d'un "grand progrès pour notre pays".
Le CPE est un contrat de travail à durée indéterminée résiliable par l'employeur pendant deux ans. Syndicats et opposition l'ont aussitôt rebaptisé "contrat précarité exclusion".
Après avoir accusé la gauche de n'apporter que des "vieilles recettes d'hier" face à la situation "inacceptable" du chômage des jeunes, M. de Villepin a estimé que le débat sur le CPE était "beaucoup moins un débat entre la droite et la gauche" qu'entre "ceux qui veulent changer" la situation de l'emploi des jeunes et "ceux qui s'en accommodent".
Interrogé sur l'inspiration libérale de cette mesure, il a répondu que son gouvernement avait pour seul objectif "l'adaptation de notre pays à la modernisation, avec des garanties".
Le CPE est un "contrat moderne", un "contrat de confiance entre l'entreprise et le jeune", "c'est véritablement bâtir un parcours d'emploi et c'est donner une chance à chacun, mettre le pied à l'étrier", a-t-il une nouvelle fois martelé.
Accusé par les syndicats d'être passé en force en imposant le CPE sans concertation, il a affirmé n'avoir "pas cessé tout au long des derniers mois de rencontrer les partenaires sociaux", mais a une nouvelle fois invoqué "l'urgence de la situation".
"Je ne peux pas admettre que notre pays reste les bras croisés", a-t-il dit, assurant n'avoir "aucun doute" que les Français "comprendront que ce que nous proposons est un progrès".
Le PS a accusé dans un communiqué M. de Villepin d'agir "comme un dissimulateur cherchant à camoufler les réelles conséquences de sa réforme". "Utilisant la vieille technique de vente qui consiste à répéter sans cesse que cette réforme ne change pas les droits des salariés, il a cherché à contourner les inquiétudes des jeunes qui refusent la précarité".
Le Premier ministre, qui peut se targuer de premiers résultats flatteurs sur le front du chômage -en recul en décembre pour le neuvième mois consécutif-, a affirmé que la France était "en train de gagner la bataille pour l'emploi".
Il y a eu "170.000 chômeurs de moins depuis que je suis arrivé à Matignon", s'est-il félicité, arguant que cette baisse ne pouvait s'expliquer ni par les radiations de chômeurs -"inférieures en 2005 par rapport à 2004"- ni par l'effet démographique "qui ne jouera véritablement qu'à la fin 2006".
Egalement interrogé sur l'offre hostile du numéro un mondial de l'acier Mittal Steel sur le numéro deux Arcelor, le Premier ministre a appelé les entreprises françaises et européennes à "s'organiser" pour "résister" à ce type "d'attaques".
"Le patriotisme économique, c'est la mobilisation de tous les acteurs, de tous ceux qui sont concernés, les actionnaires mais aussi les chefs d'entreprises", a-t-il déclaré.
"Pensez à la structure de votre capital, il doit être suffisamment organisé pour résister à des attaques", a-t-il dit à l'adresse des patrons, assurant que "l'Etat peut accompagner ce mouvement".
Sources : YAHOO FR
Posté par Adriana Evangelizt