Villepin conforté par la faible mobilisation

Publié le par Adriana EVANGELIZT

CPE : la faiblesse de la mobilisation conforte Villepin 

Entre 218.000 et 400.000 personnes ont défilé dans les rues. Un chiffre loin des participations de la dernière journée interprofessionnelle du 4 octobre, notamment en raison des vacances et des partiels


Demi-échec ou demi-succès ? Les manifestations contre le contrat première embauche (CPE) qui se sont déroulées dans 187 villes de France ont drainé de 218.000 personnes, selon la direction générale de la Police nationale, à 400.000, selon les chiffres fournis par les syndicats. Plus précisément, il y a eu entre 5.000 et 30.000 manifestants à Marseille, 15.000 à Toulouse, 8.000 à 12.000 à Bordeaux et entre 13.000 et 45.000 à Paris.

Ces chiffres sont loin des participations enregistrées le 4 octobre, journée de grève et de manifestation interprofessionnelle centrée sur la question du pouvoir d'achat. Mais dès hier, les syndicats s'étaient montrés prudents sur l'ampleur attendue de la mobilisation en raison, notamment, des vacances scolaires, mais aussi de la période de partiels. Pour les syndicats, il s'agissait donc plutôt d'une journée test. Ils ont d'ailleurs prévu de se retrouver vendredi matin pour discuter des suites à donner à cette journée de manifestations.

Ces défilés partout en France n'ont pas empêché Dominique de Villepin de se montrer très ferme. La sécurité de l'emploi en France passe par des «changements», a déclaré le Premier ministre lors des questions d'actualité à l'Assemblée. «J'écoute ceux qui manifestent mais j'écoute aussi ceux qui ne manifestent pas», a-t-il poursuivi lors des questions d'actualité à l'Assemblée. Dominique de Villepin a plaidé pour «des changements justes, des changements adaptés aux réalités de l'emploi d'aujourd'hui, des changements qui permettent de répondre concrètement aux problèmes auxquels sont confrontés tous les jours les jeunes Français». «La sécurité, ce n'est pas faire croire que l'on pourra proposer à chacun un emploi à vie dans la même entreprise, c'est bâtir un véritable parcours professionnel qui offre à chacun des garanties et des protections à toutes les étapes de la vie, depuis les premiers stages jusqu'à la retraite», a-t-il dit. Face aux rafales de critiques lancées dans l'hémicycle, Dominique de Villepin a assuré que «la sécurité, c'est d'avancer comme le font tous les autres pays en Europe, l'Allemagne, les pays du Nord ou encore l'Espagne, c'est même essayer de faire mieux, offrir plus de garanties, plus d'opportunités». Soulignant que son gouvernement a «obtenu des premiers résultats» dans la bataille pour l'emploi, le Premier ministre a insisté: «Nous voulons plus pour notre pays, vous pouvez compter sur ma détermination, celle de tout le gouvernement, celle de toute la majorité pour défendre les intérêts des Français».

Le CPE est défini comme un contrat de travail à durée indéterminée destiné aux moins de 26 ans avec une période d'essai de deux ans durant laquelle l'employeur peut procéder librement au licenciement avec un préavis de quinze jours.

 

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Les réactions

Tout au long de la journée, responsables politiques et sociaux se sont exprimés sur le contrat première embauche. Voici les principales réactions
A DROITE
- Jacques Chirac, président de la République : Le CPE est "un contrat à durée indéterminée qui ouvre (aux jeunes) la porte des entreprises, qui leur donne plus de sécurité, qui leur donne les moyens de faire leurs preuves".
- Dominique de Villepin, Premier ministre : le CPE est "le projet le plus social" jamais élaboré "pour les jeunes", il n'y a "jamais eu une proposition faite aux jeunes -jamais eu !- qui soit aussi avantageuse et protectrice".
- Patrick Devedjian, conseiller politique de Nicolas Sarkozy à l'UMP : Le Premier ministre est "soutenu par sa majorité, il n'a rien à craindre de ce côté-là".
- Nicolas Dupont-Aignan, député UMP souverainiste : "le CPE, c'est un pansement de plus", "ce n'est pas la solution alors qu'il y a l'infection dans le corps économique français".
- Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France : "Il vaut mieux un emploi précaire que pas d'emploi du tout".
A GAUCHE
- François Hollande : Le CPE va "ouvrir la porte au démantèlement général du code du travail".
- Laurent Fabius : "Les jeunes qui n'ont aucune qualification ne seront pas plus recrutés pour autant", "c'est la fin du CDI".
- Ségolène Royal : "On n'a pas le droit de dire aux jeunes qu'une société ne propose que de la précarité", le gouvernement "a agi par pure idéologie libérale".
- Lionel Jospin : "Avec le CPE, on dit aux jeunes: +si vous voulez aller à l'emploi, il faut passer par la précarité+".
- Marie-George Buffet : "Dans sa course effrénée pour imposer la précarité à tous, le Premier ministre choisit une fois de plus le passage en force".
DANS LES FORCES VIVES :
- Medef : il "faut aller beaucoup, beaucoup plus loin" dans la libéralisation du droit du travail.
- Bernard Thibault (CGT): "On est au début d'un processus de mobilisation durable pour s'opposer à la déréglementation du travail".
- François Chérèque (CFDT) : "Ce n'est jamais la modification du contrat de travail qui fait l'embauche mais le développement de l'emploi. Là-dessus le gouvernement est en échec".
- Bernard Van Craeynest, président de la CFE-CGC : "En l'état" le projet CPE "présente un certain nombre de risques". Il envisage de "passer dans l'opposition" si ses propositions de modification n'étaient pas retenues.
- Confédération syndicale des familles (CSF) : L'"objectif caché" du gouvernement "est de détricoter le droit du travail".
- Association de défense des chômeurs et précaires Apeis : Avec le CPE, "c'est la précarité, l'instabilité, c'est moins de droits et plus de contraintes".
- La Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL) "appelle toute la jeunesse à se mobiliser contre la précarisation des jeunes, réitère son souhait d'une mobilisation totalement unitaire".

Sources : LES ECHOS

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans CHÔMAGE

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B
La première difficulté aujourd'hui  sur le marché de l'emploi ...c'est d'y entrer pour obtenir une première expérience professionelle. <br /> Je suppose que c'est à ce niveau que dominique de villepin s'efforce d'agir sur le marché du travail et dans ce sens cela peut répondre partiellement à cette problématique. Et dans ce sens, le CPE peut avoir son utilité transitoirement !!!<br /> Bien sûr probablement cette mesure devrait-elle comprendre des mesures d'accompagnement, ainsi que des mesures anti-abus à méditer et surtout à prévoir dans le temps ...car  bien sûr, il y a le danger est que ce genre de contrat ne remplace, à terme, totalement le contrat à durée indéterminée classique et qu'il ne finisse dans ce sens à généraliser la précarité des salarié(e)s !!!<br /> <br /> Mais concenant l'emploi et sa relance, dans l'immédiat ...le plus grand danger : c'est probablement l'immobilisme et l'attentisme plutôt que le CPE, en soi  !?<br /> <br /> Bernard<br /> <br />  <br />  
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K
Villepin à Villepinte... ça c'est ouf ça, c'est OUFSA OUFSA OUFSADAR !!!
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