L'apprentissage et le travail de nuit
Alors pondre des lois, c'est bien joli mais encore faut-il en connaître les répercussions. Dans l'article ci-dessous, il est question des apprentis et du travail de nuit. L'apprentissage désormais commencera à 15 ans. Nous avons travaillé en restauration pendant plus de 20 ans. Et nous avons vu des apprentis défiler dans de nombreux établissements. Outre que les patrons leur demandent souvent de travailler bien plus qu'ils ne devraient pour un salaire de misère -200 frs par mois à l'époque-, outre les insultes et les coups qu'ils reçoivent... outre que ce sont malgré tout des adolescents donc encore enfants, l'apprentissage en France est une honte car le trois quart des patrons se conduisent avec ces jeunes comme des tyrans. Le fait que l'on est raccourci l'âge de la scolarisation ne va sûrement pas arranger le problème...
Dès 15 ans, les apprentis pourront travailler la nuit
par Carine FOUTEAU
L'historique du travail de nuit des mineurs est, de fait, sinueux : après des années de flou juridique, une ordonnance du 22 février 2001 a prévu que des dérogations à l'interdiction du travail de nuit des mineurs puissent être accordées dans certains secteurs. Dans un premier temps, seule la boulangerie a été concernée. Puis, le décret du 13 janvier 2006 est venu compléter et préciser la liste : outre la boulangerie et la pâtisserie (à partir de 4 heures du matin), sont cités la restauration et l'hôtellerie (de 22 heures à 23 h 30) ainsi que les spectacles et les courses hippiques (de 22 heures à minuit).
Au-delà du contexte juridique, qu'en est-il dans la pratique ? Le sujet est étrangement peu documenté : à l'Insee, on estime à 171.200 le nombre de jeunes de 15 à 24 ans travaillant habituellement de minuit à 5 heures du matin et à 154.600 le nombre de ceux étant soumis occasionnellement à des horaires de nuit (enquête emploi 2003), sans plus de détail (sur les moins de 18 ans), notamment sur l'impact que cela peut avoir sur leur santé.
La dérogation devient la règle