Clearstream : les mis en examen accusent
Clearstream : les mis en examen accusent
par Mathieu Delahousse
Dominique de Villepin dénonce une instruction à charge. L'avocat d'Imad Lahoud réclame l'audition de l'éditeur Guy Birenbaum.
Le dernier round de l'instruction judiciaire autour de l'affaire Clearstream se joue cette semaine. Après la clôture de l'enquête, en février dernier, les protagonistes du dossier ont jusqu'à vendredi pour réclamer aux juges de nouveaux actes «nécessaires à la manifestation de la vérité».
Dominique de Villepin, sous la plume de ses avocats Mes Olivier d'Antin et Luc Brossollet, vient d'adresser une «note aux fins de non-lieu» de 140 pages. S'opposant aux conclusions de l'enquête policière, y est souligné que «Dominique de Villepin n'a jamais donné à Jean-Louis Gergorin d'instruction de saisir un juge dans l'affaire Clearstream». Mais les critiques les plus notables visent les juges : «Tout dans l'instruction démontre qu'elle ne s'est poursuivie qu'à charge et contre un seul, Dominique de Villepin , écrivent-ils. L'information s'est focalisée sur une seule partie civile, Nicolas Sarkozy.»
L'actuel chef de l'État avait été le premier homme politique à se constituer partie civile, le 31 janvier 2006. Avaient suivi des dizaines d'autres, parmi lesquels l'ancien ministre Alain Madelin, dont l'avocat, Me Jean-Marc Fédida, a demandé que tous les mis en examen soient réentendus afin de répondre à cette question : comment le nom de Madelin est-il apparu dans les listings ? Selon lui, l'enquête n'a pas apporté de réponse. La dernière demande en date adressée aux juges s'appuie quant à elle sur l'une des énigmes complexes du dossier.
Il s'agit d'un témoignage délivré aux policiers en juin dernier. Un consultant du nom de Gérard Willing assurait avoir «retrouvé sur les listings une faute d'orthographe d'un nom qu'il avait donné à Jean-Louis Gergorin». Il affirmait avoir utilisé «une technique classique consistant à mal orthographier un nom pour le voir circuler après et en connaître l'origine». Me Olivier Pardo, avocat de l'informaticien Imad Lahoud, estime que ce témoignage pourrait remettre en cause les accusations portées à l'encontre de son client. Sa demande adressée hier aux juges d'Huy et Pons fait apparaître un nouveau personnage dans le feuilleton Clearstream… L'audition de l'éditeur Guy Birenbaum est en effet réclamée. Ce dernier aurait assisté en septembre dernier à un déjeuner avec Gérard Willing où le chiffre de «30 noms totalement inventés» aurait été évoqué.
S'interrogeant également sur le mystérieux témoignage de Gérard Willing, l'avocat de Jean-Louis Gergorin, Me Paul-Albert Iweins, avait déjà demandé une confrontation avec son client. Il s'est vu opposer une fin de non-recevoir par les juges.
Sources Le Figaro
Posté par Adriana Evangelizt