Sarkozy discret pour l'anniversaire de son élection dans une France déçue
Sarkozy discret pour l'anniversaire de son élection dans une France déçue
Une visite sur le terrain dans le Gard suivie d'un dîner à l'Elysée avec les ministres et leurs conjoints: le premier anniversaire de la présidence de Nicolas Sarkozy, assombrie par de mauvais sondages et une situation économique morose, s'est déroulée mardi sans faste particulier.
"Pas besoin de faire un bilan (...) moi mon travail, c'est d'agir", a lancé le chef de l'Etat aux journalistes qui l'accompagnaient dans son déplacement dans le Gard.
"C'est toujours un anniversaire formidable. Je prends une année de plus sans vieillir. Franchement !", s'est-il exclamé, sans vouloir s'apesantir sur le sujet.
L'UMP a célébré sobrement le premier anniversaire de l'élection de Nicolas Sarkozy, sans le président, avec quelque 2.000 militants qui l'ont attendu en vain salle Gaveau, là où un an plus tôt le parti présidentiel avait fêté dans la liesse le triomphe de son champion.
Nicolas Sarkozy a fait planer le doute jusqu'au bout sur sa venue dans ce lieu emblématique où il avait rodé sa campagne devant les militants et prononcé son premier discours de président élu au soir du 6 mai 2007.
Mais le président de la République n'était pas au rendez-vous auquel avaient été conviés les nouveaux adhérents du parti. Selon l'UMP, plus de 77.000 personnes ont adhéré depuis la présidentielle.
"Le président n'est pas avec nous ce soir, mais pas loin de nous", a annoncé à la tribune le vice-président de l'UMP Jean-Pierre Raffarin.
"Il n'est pas là mais son coeur et ses pensées sont avec vous", a renchéri le Premier ministre François Fillon.
"Il va écrire à chacun d'entre vous", a promis le secrétaire général Patrick Devedjian à ce public majoritairement senior qui a scandé le nom du président à la fin de chaque intervention.
"Il aurait pu venir. C'était facile en taxi, il est pas loin", a déclaré à l'AFP une militante, âgée de 76 ans et adhérente depuis janvier.
"Il y aura d'autres rendez-vous avec les militants", a promis après la réunion Nadine Morano, ex porte-parole du parti promue secrétaire d'Etat chargée de la Famille, invoquant les "contraintes d'un agenda présidentiel".
D'autres membres du gouvernement comme Rama Yade, Christine Boutin, Roselyne Bachelot, Valérie Pécresse, ou Roger Karoutchi, et la candidate battue à la mairie de Paris Françoise de Panafieu s'étaient joints à cette commémoration très sobre qui aura duré moins de deux heures.
Le premier à intervenir à la tribune, Xavier Darcos, est venu plaider pour sa réforme de l'Education nationale qui "devient le laboratoire du +tout devient possible+", slogan de campagne du candidat Sarkozy.
"Nous n'avons pas reculé, les banderoles ne changeront rien à l'affaire", a t-il déclaré. "L'UMP, c'est le parti qui n'a pas perdu son âme, c'est le parti qui a tenu ses promesses, le parti de la vérité", a-t-il lancé .
"Le président et le gouvernement n'ont reculé devant aucun engagement de la campagne", a renchéri Patrick Devedjian. "Le grand succès populaire" du 6 mai 2007 "nous confère des devoirs, et le premier c'est de changer la France". Et d'ajouter : "les résultats ne sont pas spectaculaires mais ils viennent".
"C'est ici que tout a commencé, que Nicolas Sarkozy a commencé à convaincre les militants" de le choisir pour partir à l'assaut de la citadelle Elysée, a lancé M. Devedjian, soucieux de montrer que son parti serrait les rangs derrière un président en butte à de nombreuses difficultés.
Sans changer ses habitudes, M. Sarkozy a reçu mardi matin les responsables de la majorité pour un petit-déjeuner à l'Elysée, comme un mardi sur deux ou trois. Puis, comme chaque semaine, il s'est rendu en province.
Thème de cette journée de terrain, dans le Gard: l'emploi des seniors (55 à 64 ans) que le gouvernement cherche à renforcer dans le cadre de la réforme des retraites.
M. Sarkozy en a profité pour fustiger "le partage du travail", qui est "une erreur économique doublée d'un scandale social" et annoncé un coup de pouce de 0,8% à l'ensemble des retraites au 1er septembre.
Dans la soirée, il devait toutefois sacrifier au rite de la célébration en invitant ses ministres et leurs conjoints pour un dîner à caractère "strictement privé", pour simplement "marquer le coup", selon un conseiller du président.
Nicolas Sarkozy ne veut visiblement pas clore cette première année de présidence sur une note trop festive, alors qu'il entame l'an II de son mandat en pleine crise de confiance avec les Français, comme le montre la nouvelle baisse de sa cote de popularité dans différents sondages.
Paradoxe: toujours selon les sondages, plusieurs de ses réformes sont largement approuvées par les Français, notamment celles contenues dans la loi travail, emploi, pouvoir d'achat, dit "paquet fiscal", comme la réforme des droits de succession, la défiscalisation des heures supplémentaires ou la mise en oeuvre du revenu de solidarité active.
"C'était une année très lourde" mais "conforme à ce que le président avait fixé comme objectifs", a affirmé Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée. A l'inverse, le parti socialiste a lancé une campagne d'affiches et de tracts pour dénoncer "un an d'illusion, un an de régression".
Sources AFP
Posté par Adriana Evangelizt