Nicolas Sarkozy veut doubler l’intéressement des salariés
Nicolas Sarkozy veut doubler l'intéressement des salariés
Pour rehausser le pouvoir d’achat des Français, Nicolas Sarkozy propose de stimuler l’intéressement et la participation lancés il y a plus de quarante ans par le général De Gaulle.
« Vous voulez payer moins d’impôts ? Alors, vous donnez davantage d’intéressement », a lancé aux chefs d’entreprise le président Sarkozy en visite dans une usine de l’Oise. « C’est ma réponse au pouvoir d’achat. C’est clair, c’est simple, ça concerne toutes les entreprises ». Nicolas Sarkozy veut doubler en quatre ans les sommes distribuées au titre de l’intéressement via un crédit d’impôts de 20 % pour les entreprises.
Il souhaite aussi que les salariés puissent débloquer chaque année leur participation ordinairement bloquée sur cinq ans.
> Intéressement et participation. – L’intéressement aux bénéfices des entreprises créé par le général en 1959 est facultatif.
Il s’agit de primes dont le montant est aléatoire et dépend d’un accord signé entre l’entreprise et les salariés. En revanche, la participation – seconde mesure phare du général – est obligatoire depuis 1967 dans les entreprises de plus de cinquante salariés. Cela consiste en une distribution d’une partie des bénéfices aux salariés des entreprises.
> Entreprises sans accord. – Les entreprises qui n’avaient pas encore d’accord d’intéressement bénéficieront donc d’un « crédit d’impôt de 20 % sur la totalité des primes versées » pendant les trois années de l’accord conclu.
Ainsi, si une entreprise verse 1 000 euros de prime à un salarié, elle bénéficiera d’un crédit d’impôt de 200 euros, a expliqué le chef de l’État.
> Entreprises avec déjà un accord. – Les entreprises, qui ont déjà un accord, bénéficieront de ce crédit d’impôt sur le surplus d’intéressement distribué après renégociation. Ainsi, si une entreprise qui versait jusque-là 1 000 euros à ses salariés en verse désormais 1 500, elle aura droit à un crédit d’impôt de 100 euros.
> Intéressement obligatoire. – Quant aux PME qui ne joueraient pas le jeu et n’auraient pas passé d’accord d’intéressement en 2010, « j’envisagerai de mettre en place un dispositif spécifique et obligatoire », a menacé le président. Dans les entreprises de moins de 50 salariés, moins d’un travailleur sur dix bénéficie d’un accord d’intéressement.
> Choisir de débloquer la participation. – Nicolas Sarkozy entend aussi permettre aux salariés de choisir chaque année de débloquer leur participation ou pas, alors que celle-ci est actuellement bloquée pour cinq ans. Si un salarié « souhaite que cet argent soit disponible dès à présent dans une logique de pouvoir d’achat immédiat », il sera soumis à l’impôt sur le revenu. S’il « préfère qu’il soit bloqué et épargné », il sera exonéré d’impôt, > Une loi à l’automne. – Le président souhaite l’adoption d’un projet de loi en juin en conseil des ministres et à l’automne par le Parlement.
Réactions syndicales. – La CGT a déjà répondu que les salariés leur préféreraient « des augmentations de salaires ». Enfin la CGT et la CFDT ont tour à tour souligné que, contrairement aux salaires, l’intéressement ne donnait pas lieu à des cotisations sociales et n’était donc pas pris en compte dans le calcul des retraites. •
Sources La Voix du Nord
Posté par Adriana Evangelizt