Encore une journée tendue dans les ports français

Encore une journée tendue dans les ports français

Après une journée de discussions houleuses, les pêcheurs ont voté, hier, le blocage des ports pour une durée de quarante-huit heures, en appui de leurs actions menées depuis près de deux semaines pour obtenir des aides, afin d'amortir la hausse du prix du gazole. Ils ont aussi décidé de lancer un prochain appel à un blocus total européen.


Dans la région. Les criées de Royan et de La Cotinière, sur l'île d'Oléron, ont vendu près de 35 tonnes de poissons hier. La conséquence du retour en mer d'une partie de la flottille de pêche de Charente-Maritime.

La situation était plus confuse en revanche à La Rochelle où les marins sont divisés sur la suite à donner à leur mouvement, à l'instar de ce qui était observé hier dans plusieurs ports français.
À l'issue d'une assemblée matinale, un vote à bulletin secret envoyait le balancier dans le camp de la grève. Mais pour une maigre voix d'écart seulement (48-47) avec les partisans du retour en mer.
Ceux qui s'accrochaient à l'idée de poursuivre justifiaient leur décision par l'espoir d'une montée en puissance du vent de la contestation à l'échelle européenne. Chez les partisans du retour en pêche, il se disait qu'il serait difficile d'obtenir davantage de l'État, et l'on tenait aussi compte des soutiens accordés par la Région Poitou-Charentes. Sur le terrain régnait la plus grande confusion. Deux des trois barrages installés à la périphérie des dépôts pétroliers de La Rochelle avaient été désertés (ou étaient en train de l'être) à la mi-journée. Ils étaient réactivés dans l'après-midi.
Sans que les partisans de la fin de la grève ne se l'expliquent, l'assemblée générale du matin avait aussi vu les grévistes dire oui à la levée du blocus routier qui, par ailleurs, bloquait les ateliers de mareyage. Autrement dit, hier soir, les marins rochelais verrouillaient toujours le port de pêche et les dépôts de carburant, mais laissaient libre la circulation et la commercialisation du poisson en provenance d'autres ports qui ont voté la fin de la grève. Une nouvelle réunion est convoquée ce matin. À Arcachon, la reprise a été votée mais sans pour autant que les marins ne reprennent la mer.


Relever le plafond. Michel Barnier a indiqué hier, en marge d'une réunion informelle des ministres de l'Agriculture et de la Pêche, à Maribor, en Slovénie, qu'il allait demander en juin prochain à ses homologues de l'UE de relever le plafond de « minimis », des aides qui peuvent être accordées par un État membre sans autorisation de la Commission européenne. « Nous sommes bloqués sur les aides économiques sur le plafond de minimis », a-t-il déclaré. Mais la politique de la pêche n'est pas fixée pour l'éternité, a-t-il dit.

Sources Sud-Ouest

Posté par Adriana Evangelizt