Les surprises de la fusion entre les Renseignements généraux et la DST
De toute façon tout le mic-mac qui est en train de se passer tant dans l'armée que dans les RG ou la DST ne vise qu'à installer un peu plus de surveillance sur le territoire. Parce que de grands bouleversements s'annonce. Il y a d'abord la colère grandissante de tous les peuples qu'il faut absolument contenir. La révolte couve et gronde. L'attaque de l'Iran mettra le feu aux poudres, ce sera la goutte d'eau qui fera déborder le vase. Et c'est de cela que toutes les élites on peur. De la colère des foules. Aux Etats-Unis, ils sont bien plus en avance qu'en France côté fliquage mais on est en train de les rattraper.
Les surprises de la fusion entre les Renseignements généraux et la DST
par Isabelle Mandraud
Comme prévu, les Renseignements généraux (RG) se scindent en deux : une partie de leurs effectifs fusionne avec la DST pour former le renseignement intérieur (RI), une autre rejoint la nouvelle sous-direction de l'information générale (SDIG) au sein de la sécurité publique. Doucement, le partage des missions et des effectifs s'opère, dans le cadre de la réforme mise en oeuvre par Michèle Alliot-Marie, ministre de l'intérieur. Aux uns, le renseignement en milieu "fermé", la lutte contre terrorisme et la protection des intérêts économiques, aux autres, la surveillance, en milieu "ouvert", des violences urbaines, les sans-papiers, l'environnement, les voyages officiels... Mais première surprise : la traditionnelle section "presse-communication" des RG passe entièrement sous la coupe RI, soumise à l'habilitation "confidentiel défense".
Cette cellule, chargée des relations avec les médias et de l'information sur ce secteur, aurait dû, en toute logique, rejoindre la SDIG. Il n'en est rien. Bernard Squarcini, futur directeur central du renseignement intérieur disposera d'un bataillon de conseillers directement rattachés à son cabinet dont l'un sera chargé de la communication. Conséquence : le contrôle sur l'information se resserre.
Deuxième innovation : si l'islam traditionnel, comme toutes les religions, reste du domaine de la SDIG, tandis que l'islam radical est du ressort du RI, la future direction centrale du renseignement intérieur pourra, quand elle l'estime nécessaire, et sans prévenir, intervenir dans tous les domaines.
Côté effectifs, chacun devait exprimer des "voeux" quant à son affectation avant le 1er juillet, date de l'entrée en vigueur de la réforme. En apparence, tout se déroule pour le mieux. A l'issue de la réunion statutaire entre la direction de la police et les syndicats, qui devait formellement s'achever jeudi 19 juin, sur 1 544 officiers concernés, 85,52 % ont obtenu satisfaction sur leur premier choix ; 6,35 % sur leur deuxième voeu.
"On a limité la casse, ça s'est plutôt bien passé, indique Patrice Ribeiro, secrétaire général adjoint du syndicat Synergie Officiers. Et dans six mois, on procédera encore à des ajustements." Le 30 mai, c'était au tour des commissaires. "Il y a eu des commissaires déclassés de postes, sans affectation mais nous avons pu finalement tout régler au cas par cas", raconte Sylvie Feucher, secrétaire générale du syndicat des commissaires, le SCPN. "Je regrette quand même, ajoute-t-elle, que la réforme ait dû se faire dans l'urgence, au détriment de la qualité des ressources humaines."
Le coeur n'y était pas lors du "pot de l'amitié" des RG, organisé par la direction mercredi 18 juin après-midi, dans la salle du restaurant d'entreprise au siège du renseignement intérieur, à Levallois (Hauts-de-Seine). Moins d'un tiers des directeurs départementaux avaient fait le déplacement. Les agapes ont été vite expédiées, à l'issue des quelques mots prononcés par le directeur central des RG, Joël Bouchité, en présence du directeur général de la police national, Frédéric Péchenard, et de M. Squarcini.
"Dans le cadre de la fusion des services ST/RG, un nouvel horizon s'ouvre à vous, a déclaré M. Bouchité, qui devrait lui-même bientôt quitter ses fonctions. C'est un signe de l'adaptation des structures de police aux menaces nouvelles." "Cette réforme, s'est-il félicité, s'est opérée dans un contexte favorable. Sans pression exogène, sans scandale". Un dernier hommage, "aucun radar, aucun satellite, aucune caméra ne vaut l'homme engagé sur le terrain", un dernier auto-satisfecit, "nous intégrons la réforme (...) avec une maison en parfait état de fonctionnement et de performance", et le tour était joué. Fin des RG.
Mais la peur de se retrouver en commissariat, comme à Grenoble, a poussé nombre de RG à opter pour le renseignement intérieur au détriment du pôle information générale. A la tête de la SDIG, Serge Guillen, a dû déployer des trésors de persuasion et d'énergie pour récupérer le millier de fonctionnaires qu'il escomptait. A Marseille, sur les 100 policiers des RG, il n'en reste plus que 27 en IG ! Tous les autres ont opté pour le renseignement intérieur, quitte, pour cela, à requalifier des violences urbaines en violences inquiétantes... Résultat : la SDIG devra envoyer, depuis Paris, 100 hommes pour anticiper et surveiller les trois voyages officiels prévus à Marseille au mois de juillet...
Sources Le Monde
Posté par Adriana Evangelizt