Les patrons au secours de Villepin
Bien évidemment, Dominique de Villepin préfèrent parler avec les grands patrons plutôt qu'avec les "petits employés"... avec les exploiteurs plutôt qu'avec les exploités. On voit bien là la ligne politique du gouvernement qui fait ami-ami aussi avec les Etats oppresseurs plutôt qu'avec les Peuples opprimés. Allez circuler, y'a rien à voir !
CPE: les patrons viennent au secours de Villepin
par Emmanuel Georges-Picot
Dominique de Villepin, déterminé à maintenir le contrat première embauche (CPE), a reçu lundi matin le soutien de 24 chefs d'entreprises lors d'une table ronde à Matignon.
Cette rencontre d'une heure et demie "s'inscrivait dans la démarche de dialogue et d'écoute engagée par le gouvernement", selon les services du Premier ministre. Le chef du gouvernement doit poursuivre dans l'après-midi ses consultations en recevant une quinzaine de jeunes, dont certains hostiles au CPE.
Les patrons conviés par le Premier ministre l'ont trouvé déterminé. "Je crois qu'il est dans un esprit de dialogue, mais il n'est pas dans un esprit de recul", a déclaré Bruno Van Ryb (Middlenext).
Selon ce patron d'une entreprise de 400 salariés, "reculer sur ce sujet, ce serait finalement abandonner le problème très grave de l'emploi des jeunes".
Tous ceux qui se sont exprimés à l'issue de la réunion ont apporté leur soutien au nouveau contrat. "Le CPE est plus favorable que le CDI pour les jeunes", a observé Claude Bébéar (Axa).
"Ce contrat est un bon contrat, donc il faut le sauver. On en a besoin pour avancer, pour croître", a renchéri Charles Beigbeder (Poweo). Selon lui, "si on veut baisser le chômage, il faut de la croissance. Si on veut de la croissance, il faut innover, il faut exporter, il faut prendre des risques. Pour qu'une entreprise prenne des risques, il faut de la flexibilité".
Pour Thierry Costes (Costes), le CPE est "une arme de plus pour battre le chômage".
Les participants se sont en revanche montrés moins diserts sur les moyens de sortir de l'épreuve de force engagée entre le gouvernement et les syndicats et les organisations de jeunesse.
"On a évoqué des pistes dont je ne peux pas vous parler pour essayer de dialoguer compte tenu de la situation", a confié Charles Beigbeder. Le PDG de Poweo n'a pas voulu en dire davantage, expliquant qu'il s'était engagé auprès du Premier ministre à ne pas en parler "pour ménager les susceptibilités vis-à-vis des partenaires sociaux".
Pour Claude Bébéar, "on est dans un de ces psychodrames que les Français adorent et qui n'est pas justifié". "Essayons de regarder objectivement ce qui est proposé par le gouvernement et discutons de l'ensemble des problèmes. Posons-nous la question de savoir pourquoi des chefs d'entreprise de PME n'embauchent pas", a ajouté le président du conseil de surveillance d'Axa.
Les ministres Thierry Breton (Economie) et Renaud Dutreil (PME), qui assistaient à la réunion, s'en sont tenus à la ligne suivie par le gouvernement depuis le début de la crise. Le gouvernement est prêt à "améliorer" le CPE dans le cadre de l'évaluation prévue à l'aricle 8 de la loi votée par le Parlement, mais pas à le retirer.
"Dans le cadre de l'article 8, il y aura toutes les possibilités pour discuter", a déclaré M. Breton.
M. Dutreil n'a de son côté pas hésité à répliquer à l'ultimatum lancé au Premier ministre par les syndicats, qui le somment de retirer le CPE avant lundi soir et menacent d'appeler à la grève générale. "Le CPE ne mérite pas des ultimatums et des appels à la grève générale", a estimé M. Dutreil. Le ministre des PME a appelé les anti-CPE à "revenir au bon sens", et à "être pragmatiques".
Sources : LE NOUVEL OBSERVATEUR
Posté par Adriana Evangelizt