Comme un désaveu pour DDV
CPE : La décision de Chirac sonne comme un désaveu de Villepin
La décision du président français Jacques Chirac de promulguer la loi sur le CPE tout en le modifiant profondément constitue une forme de désaveu pour le premier ministre Dominique de Villein, qui a conçu et défendu contre vents et marées ce nouveau contrat destiné aux jeunes de moins de 26 ans.
Son rival Nicolas Sarkozy, favorable à une suspension de l’application du CPE le temps de négocier avec les partenaires sociaux, aura largement obtenu gain de cause.
"Sur cette loi, il y a trois choses qui sont impossibles. La première, c’est le retrait (...) La deuxième, c’est la suspension (...) La troisième, c’est la dénaturation de notre projet", lançait le premier ministre il y a 10 jours devant les parlementaires UMP.
Les apparences sont certes sauves et permettent au premier ministre de ne pas perdre la face : ni le mot retrait, ni celui de suspension, ni celui de dénaturation n’a été prononcé vendredi soir par le président, qui cité le nom du premier ministre au début de son intervention. "Le scénario a été écrit à quatre mains", confiait jeudi M. De Villepin à quelques journalistes.
Jacques Chirac et Dominique de Villepin ont préparé ensemble l’intervention présidentielle lors d’une longue réunion vendredi matin à l’Elysée, a tenu à préciser l’entourage du premier ministre. La rédaction du discours s’est faite "en complet accord sur proposition du premier ministre", assurait-on à Matignon.
"La décision s’est prise en étroite liaison, l’un avec l’autre", a confirmé l’entourage de Jacques Chirac, où l’on parlait d’une "parfaite harmonie" entre les deux hommes.
Dominique de Villepin sera en outre le "pilote" des décisions annoncées par Jacques Chirac. C’est lui qui définira la procédure à suivre pour le vote de la nouvelle loi, projet gouvernemental ou texte d’origine parlementaire. Le premier ministre doit réunir dès samedi matin les responsables de la majorité à Matignon.
Jacques Chirac ne pouvait pas désavouer formellement Dominique de Villepin, son plus proche collaborateur depuis 12 ans, avec lequel il entretient des relations quasi-filiales.
Reste que les décisions annoncées vendredi soir par Jacques Chirac reviennent à une suspension de fait du CPE tel qu’il était conçu jusqu’à présent. Le chef de l’Etat a demandé au gouvernement de faire en sorte "qu’aucun contrat ne puisse être signé" sans intégrer les deux modifications qu’il a proposées : réduire à un an la durée de la période d’essai et garantir le droit du jeune à connaître la raison de son licenciement.
Nicolas Sarkozy, qui réclamait à cor et à cri une suspension de l’application du CPE le temps de négocier avec les partenaires sociaux, ne s’y est pas trompé. Le ministre de l’Intérieur et président de l’UMP s’est exprimé dès 20 h 30 pour saluer la "sage" décision du chef de l’Etat, "conforme à ce que l’immense majorité des parlementaires de l’UMP souhaitaient".
"Le président de la République a répondu à ce souhait (...) en demandant que la disposition de la loi consacrée au CPE ne soit pas appliquée en l’attente d’un nouveau texte législatif qui la modifierait", s’est réjoui le président de l’UMP, pour qui "il n’est jamais trop tard pour sortir d’une crise".
Surtout, en montant en première ligne, Jacques Chirac met en évidence l’échec de Dominique de Villepin, incapable de sortir le pays de la crise sociale duans laquelle il l’a lui-même plongé.
Le premier ministre, poussé par ses ambitions présidentielles, a voulu prendre de vitesse les syndicats en annonçant sans aucune concertation préalable le CPE le 16 janvier dernier. Deux mois et demi plus tard, cette décision semble avoir réduit à néant ses chances personnelles, et mis la droite dans une très mauvaise posture à un an du rendez-vous de 2007.
A l’Elysée comme à Matignon, on démentait vendredi les rumeurs qui ont filtré cette semaine sur les menaces de démission du premier ministre si la loi n’est pas promulguée. "C’est absolument faux", a assuré l’entourage du chef de l’Etat. La question pourrait cependant être reposée si l’intervention de Jacques Chirac ne permet pas de sortir de la crise.
Sources : ARMEES COM
Posté par Adriana Evangelizt