Comment Sarko a mis de Villepin hors jeu
Un article du Monde pour mieux préciser la mentalité Sarkozy sur le coup du CPE. On l'imagine sourire aux lèvres regardant Jacques Chirac en train de faire sa mise au point, savourant déjà son triomphe et la défaite de celui qui le gêne... mais du Peuple, qu'en a-t-il à faire Sarko ? Il ne pense qu'à son ambition personnelle. Est-ce de gens comme ça dont nous avons besoin pour tenir le gouvernail ? Travaillent-ils avec leur coeur ou avec leur mental pour tout calculer ? Si tu travailles avec ton coeur, tu travailles pour la Lumière... si tu travailles avec ton Ego ou ton mental, tu travailles pour l'Ombre... comme Bush... comme Blair... comme tant d'autres qui ne sont au Pouvoir que pour satisfaire leur Ambition. Les besoins du Peuple, ses désirs, ses rêves... ils s'en foutent comme de l'An 40... le travail rend libre... Arbeit macht free comme à Auschwitz... on connait... on tue à la tâche le populo pour qu'il n'ait pas le temps de penser, ni de réfléchir au monde que les calamités comme le Nettoyeur sont en train de lui construire. La dictature façon Protocoles des Sages de Sion qui est un faux tout à fait juste dans la façon de procéder... et en plus, il paraît qu'à l'UMP, ils écoutent une chanson qui s'intitule "La mort du Peuple"... "Le président a déclaré la mort du peuple ce matin/Il a failli nous faire pleurer, il avait tellement de chagrin/Le premier ministre agacé nous a dit qu'il faudrait s'y faire/Il était tellement affolé qu'il a mis sa veste à l'envers." Rira bien qui rira le dernier.. il peut toujours en rêver du trône Sarko, il n'y est pas encore assez dessus, ça c'est certain !
Comment M. Sarkozy a mis M. de Villepin hors-jeu sur le CPE
par Raphaëlle Bacqué, Christophe Jakubyszyn et Philippe Ridet
Jusque-là, Nicolas Sarkozy parlait du contrat première embauche (CPE) comme d'un moribond. Mais ce mardi 4 avril, en fin de matinée, il n'a plus cet air faussement accablé pour l'évoquer. Mieux, le voilà qui affirme aux députés UMP, alors qu'entre un et trois millions de manifestants défilent dans toute la France, que l'abrogation pure et simple du CPE est exclue. D'ailleurs, rappelle-t-il, la non-application du CPE, promise par Jacques Chirac, ne se justifie que par le démarrage des négociations. Si les syndicats refusent la main tendue, la loi sera appliquée, assure-t-il en substance. A ses côtés, Dominique de Villepin pourrait presque se satisfaire de ce nouveau discours. Mais il sait déjà que, sur le CPE, la partie se jouera sans lui.
Un petit-déjeuner à couteaux tirés. Quelques heures auparavant, pourtant, une explication musclée a opposé les chiraquiens à M. Sarkozy. Lors du petit-déjeuner qui réunit, chaque mardi, les barons de la majorité à Matignon, Jean Louis Debré a d'emblée attaqué. Il conteste d'abord ce "coup d'état médiatique" que M. Sarkozy mène depuis deux jours pour s'arroger la victoire de la suspension du CPE.
De plus, le président de l'Assemblée ne supporte pas que le parti majoritaire ait la responsabilité de la négociation avec les syndicats. "Nous sommes gaullistes, tonne Debré, la Ve République, ce n'est pas le régime des partis." "Je n'ai pas de leçon de gaullisme à recevoir", rétorque le ministre de l'intérieur, puis exaspéré, "ce n'est pas moi qui ai décidé de faire le CPE !" Face à lui, la phrase fait bondir M. de Villepin : "Mais vous revendiquiez pourtant partout la paternité du projet !" Et dire que Villepin et Sarkozy doivent déjeuner ensuite en tête à tête...
Le recadrage du Président. Le président de l'UMP n'ignore rien de l'exaspération des chiraquiens. La veille, le président de la République lui a montré les limites de sa patience lors d'un rendez-vous que l'Elysée appelle déjà un "recadrage". Que reproche-t-il au numéro deux du gouvernement ? D'avoir fait de l'échec de M. de Villepin le marchepied de son propre triomphe.
De Venise (Italie), où il a passé le week-end, M. Sarkozy n'a cessé de proclamer qu'il était à l'origine de la solution choisie par M. Chirac pour répondre au conflit social. "Merci Nicolas...", a titré le Journal du dimanche en racontant la gratitude supposée du président à son égard. Pour faire bonne mesure, M. Chirac a appris par les syndicats que M. Sarkozy leur laisse déjà entendre que l'enterrement définitif du CPE n'est plus si lointain. M. de Villepin s'insurge d'être ainsi humilié. Il a fait tant d'efforts pour écarter le président de l'UMP...
La solution Sarkozy. Dès le lundi 27 mars, M. Sarkozy a, en effet, proposé une sortie de crise à M. Chirac. C'est la troisième fois qu'il tente d'imposer sa solution auprès de l'Elysée. Il a d'abord préconisé "l'expérimentation" du CPE, puis une "suspension, le temps de négocier des aménagements". Ce lundi, en tête à tête avec le président, il propose la promulgation, suivie de l'annonce d'une loi modificative, qui permettra de sauver la face du premier ministre sans l'humilier. Il est écouté. Sans plus.
Dominique de Villepin isolé. M. de Villepin n'ignore pourtant plus ses propres difficultés. Une bonne moitié du groupe UMP à l'Assemblée le bat froid. Mardi 28 mars, alors qu'il doit quitter la réunion du groupe parlementaire, M. Sarkozy en profite pour proposer sa solution. M. de Villepin sait déjà le succès qu'a remporté le président de l'UMP. Le soir, les conseillers de Matignon font le bilan des grèves et manifestations. La mobilisation est forte et le mouvement ne retombe pas. "Il y a désormais deux légitimités en concurrence, note l'équipe du premier ministre : une légitimité institutionnelle et un mouvement social. Il faut promulguer pour refermer la première ; et ouvrir immédiatement un vrai dialogue pour répondre à la seconde."
L'Elysée laisse dans le doute le président de l'UMP. M. de Villepin commence à évoquer, après la promulgation du CPE, une loi qui ramènerait la durée de la période d'essai de deux à un an. Et imagine imposer par décret l'obligation pour l'employeur d'expliquer au jeune les raisons de son licenciement. Mais lorsque M. de Villepin reçoit M. Sarkozy, jeudi 30 mars, il le laisse mariner dans son incertitude. L'Elysée et Matignon ont décidé de "tenir" encore un peu en respect le président de l'UMP. A Rome, où Nicolas Sarkozy part assister au congrès du Parti populaire européen (PPE), ses conseillers croient que sa solution est retoquée.
Villepin négocie pied à pied avec Jacques Chirac. Le premier ministre a pourtant compris qu'il avait perdu. Après avoir quitté M. Sarkozy, jeudi, il déjeune avec dix de ses ministres et expose son plan : dès la validation par le Conseil constitutionnel attendue jeudi soir, la loi sera promulguée, mais assortie d'une deuxième loi qui modifiera le CPE. L'idée de recourir à une proposition de loi suscitée par les parlementaires plutôt qu'à un projet du gouvernement, qui requiert l'avis du Conseil d'Etat, est évoquée. M. de Villepin habille son propre recul d'une jolie formule en langue de bois : "Il s'agira d'une promulgation enrichie."
Reste à convaincre l'Elysée. Vendredi 31 mars, M. de Villepin passe sa matinée à négocier chaque mot que prononcera le soir même le président. Son attachée de presse a d'ailleurs dit les choses : les deux hommes ont "arrêté ensemble la position définitive du président de la République". On ne saurait dire plus clairement l'influence que veut encore exercer le premier ministre sur Jacques Chirac. M. de Villepin tient notamment à ce que le président dise : "Je demande au gouvernement de préparer deux modifications de la loi", sans évoquer le rôle des parlementaires. "Un habillage pour éviter de dire que la négociation se passerait en dehors du premier ministre", décrypte un proche des deux hommes.
Sarkozy regarde Chirac et sa victoire à la télévision. Le président de l'UMP savoure son triomphe en regardant, ce vendredi soir, l'allocution télévisée de M. Chirac. Un de ses conseillers lui passe en boucle une chanson de Mickey 3 D : "La mort du peuple." Les paroles qui enchantent l'UMP ? "Le président a déclaré la mort du peuple ce matin/Il a failli nous faire pleurer, il avait tellement de chagrin/Le premier ministre agacé nous a dit qu'il faudrait s'y faire/Il était tellement affolé qu'il a mis sa veste à l'envers."
Le CPE est mort. Le samedi matin, à Matignon, M. de Villepin plaide encore pour une proposition de loi qui serait très vite à l'Assemblée. Mais MM. Sarkozy et Accoyer, président du groupe UMP, se prononcent pour un "vrai débat sans tabou et sans préjugé." Le sort du CPE n'appartient déjà plus au premier ministre.
Sources : LE MONDE
Posté par Adriana Evangelizt