Sarkozy le fossoyeur
La partie va devenir maintenant... dorénavant et désormais... fort intéressante... car après avoir déboulonné de Villepin -ou du moins le croit-il-, le moment est venu pour Sarkozy de se saborder tout seul... car lui -par contre- n'aura besoin de personne. Il est son propre ennemi et le plus dangereux. Son premier tort -et gros défaut- est de croire qu'il connait le Peuple Français. Il croit savoir ce dont le Peuple Français a besoin. Il le dit, le redit, le chante, le clame à nous en saoûler... ça le rassure de le croire, sûrement. Ainsi est-il "persuadé que les Français veulent un autre style de vie démocratique"... venant de lui, de suite, une petite lanterne rouge se met à tournoyer dans notre esprit... on connait divers pays qui se disent démocratiques dont il est très proche de certains dirigeants et pouir nous cela n'augure rien de bon d'autant qu'il laisse entendre qu'il écoutera le Peuple mais que d'un autre côté, il a l'intention de diriger le pays en autocrate. Un peu comme Louis le Quatorzième, "le peuple c'est nous..." et puis fatalement on en revient au point crucial "Les français attendent que nous agissions contre le chômage"... là aussi, il a fait ses preuves. Moins de chômeurs mais 6% de plus de rmistes... qui finiront bientôt sous les ponts. Or pour éradiquer le chômage, il faut d'abord créer des emplois. Etant donné qu'en ce moment, il y a plus de licenciements que de créations d'emplois, on ne se leurre pas trop sur la politique de Sarkozy... il ne fera pas mieux que les autres. Mais il est vrai que de promettre, ça peut toujours servir... qu'il croit. A force de prendre les gens pour des ânes, ils se pourraient bien qu'ils regimbent... ruent dans les brancards et disent tout simplement "Assez !" Le problème de Sarko c'est qu'il connait mal le Peuple Français. Il s'imagine peut-être qu'il va le mâter... mais là, les doigts de pied en éventail, on rigole !
CPE. Et un, et deux, et trois zéros
Sarkozy le fossoyeur
par Antoine Guiral
En présentant ses réformes institutionnelles, il entend tourner la page de l'ère Chirac.
Nicolas Sarkozy veut-il précipiter sa sortie du gouvernement ? A l'entendre hier verser à ce point dans le règlement de comptes et la provocation, difficile d'exclure cette hypothèse. Rarement, le patron de l'UMP avait (publiquement) franchi un tel pas dans les attaques contre le chef de l'Etat et le Premier ministre. Son réquisitoire intervient deux jours après un entretien houleux à l'Elysée avec Jacques Chirac sur le contrat première embauche (CPE) et un déjeuner crispé mardi avec Dominique de Villepin. Il sonne comme la vengeance d'un homme cherchant à humilier ceux-là mêmes qui n'ont qu'une obsession : le marginaliser.
Franchissant toutes les lignes jaunes donc, le ministre de l'Intérieur a profité d'une convention de son parti sur les institutions, hier après-midi à l'Assemblée nationale, pour avancer ses propositions en la matière mais surtout décocher des flèches contre le duo exécutif. Plus que jamais, il s'est placé en opposant de l'intérieur. Prêt à déclencher une crise de régime avec un parti de la majorité (l'UMP) à sa botte mais qui ne soutient plus le gouvernement.
«Notre indigence». Dans son constat liminaire, il a dressé le portrait d'une France chiraquienne en «déficit d'action» et en pleine décrépitude : «Notre indigence sur les droits est devenue une impuissance sur les devoirs», «notre endettement public est devenu massif», «nous avons découragé ceux qui travaillent», «les Français attendent que nous agissions contre le chômage»... Lorsqu'il en est venu aux institutions, le président de l'UMP a estimé que «globalement, elles marchent». Mais il a aussitôt ajouté en ciblant Jacques Chirac que «notre immobilisme n'est pas la conséquence de l'organisation du pouvoir. Il est le fruit de la manière dont nous l'exerçons et de notre renoncement au débat d'idées». Et pour bien pointer le président de la République, suspecté par toute une frange de la droite de tropisme radical-socialiste, le patron de l'UMP a insisté : «Un renoncement auquel la droite a pris toute sa part, elle qui s'excuse depuis tant d'années de ne pas être de gauche.» Tout à son idée de liquider la pratique chiraquienne du pouvoir, il a réclamé «la transparence» et le droit pour les Français de «savoir comment les décisions sont prises et par qui». Puis dans une allusion aux récentes réunions ministérielles à Matignon sur le CPE auxquelles participait le secrétaire général de l'Elysée, Frédéric Salat-Baroux, il a demandé que «les ministres se réunissent officiellement à l'Elysée autour du Président [...] plutôt qu'à Matignon sous l'étroite surveillance d'un conseiller de l'Elysée». Selon lui, «le temps des visiteurs du soir est révolu».
Favorable à une limitation à deux du nombre des mandats successifs du président de la République, Nicolas Sarkozy s'en est expliqué une nouvelle fois : «Que l'énergie présidentielle soit mise à agir et non pas à durer.» Présent dans le paysage politique depuis quarante ans, Chirac appréciera. Dans son brûlot, Nicolas Sarkozy a aussi envisagé de «dépoussiérer le concept du domaine réservé du président de la République» (Europe, politique étrangère, défense). Difficile de faire la part entre son exaspération personnelle vis-à-vis de Chirac et sa véritable envie de réforme...
«Précipitation et crispation». Persuadé que les Français «veulent un autre style de vie démocratique», le président de l'UMP a plaidé pour des pouvoirs renforcés du Parlement. L'occasion de préconiser un encadrement, voire une «suppression» de l'article 49-3 (qui permet l'adoption d'un texte sans vote), utilisé par Dominique de Villepin pour passer en force la fameuse loi sur l'égalité des chances qui comprend le CPE. Cette fois, c'est la méthode du Premier ministre qui a été l'objet de ses attaques : «Il faut davantage associer les Français à l'élaboration des réformes, afin que celles-ci ne tombent pas d'en haut sans avoir été suffisamment concertées [...]. Je suis surpris de voir combien certaines sont segmentées, adoptées dans la précipitation et donc dans la crispation.» Et l'opposant Sarkozy d'ajouter : «La concertation, le compromis, l'équilibre ne sont pas des faiblesses mais les conditions de la réforme.»
Hier après-midi, un conseiller du ministre de l'Intérieur s'amusait : «Mais que voulez-vous que Chirac lui demande ou lui dise ? De choisir entre être président du parti et ministre... Mais il l'a déjà fait, pour nommer Nicolas quelques mois plus tard ministre d'Etat.»
Une sorte de blanc-seing donné à Nicolas Sarkozy pour taper toujours plus fort.
Sources : LIBERATION
Posté par Adriana Evangelizt