Obama : L’espoir d’un nouveau départ

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Très bel article de Mister Grangereau que nous aimons beaucoup. C'est un journaliste de coeur et nombre de ses reportages, y compris télévisés, montrent bien ce que vivent les Américains avec le gouvernement Bush. Il faut voir combien le Peuple est éreinté, pressurisé, ruiné. Quel grand malheur.

 


L’espoir d’un nouveau départ

PHILIPPE GRANGEREAU et FRANÇOIS SERGENT (à Washington)



La vie est dure en Amérique. Des millions de propriétaires expulsés de leur maison. Des millions d’Américains ne payant plus leur facture d’électricité. Des millions d’autres devant choisir entre les médicaments et le remboursement des emprunts. Cette campagne s’est jouée, surtout dans les derniers mois, sur fond de désastre économique qui touche de plus en plus de citoyens. C’est sur cette crise qu’Obama a bâti sa victoire annoncée, proposant «le changement auquel on peut croire». L’un de ses soutiens les plus éclatants, Bruce Springsteen, l’expliquait encore dimanche dans l’Ohio lors d’un des derniers meetings de la campagne : «J’ai toujours chanté les ouvriers américains et je crois que c’est Obama qui connaît le mieux le grand écart entre le rêve américain et les réalités.»

«Appel inconnu». Ces réalités, les républicains - Bush bien sûr, mais aussi McCain et Palin - ont toujours voulu les nier. L’élection d’aujourd’hui apparaît comme le procès d’une politique qui a littéralement ruiné les classes moyennes, fondement du consensus américain. En vingt ans, le revenu des 0,5 % les plus riches a triplé. Celui de la moitié de la population la plus pauvre n’a pas changé. La crise à Wall Street - dans un pays où tout le monde ou presque est actionnaire - puis la crise de l’économie réelle ont convaincu les Américains à près de 90 % que «leur pays allait dans la mauvaise direction». C’est lorsque la crise s’est installée que le sénateur de l’Illinois a creusé l’écart avec son vieux rival déphasé qui assurait encore que les «fondamentaux de l’économie sont bons». Même le Wall Street Journal dans un éditorial apportait hier matin son soutien, à sa manière, à Obama : «C’est peut-être ce type de leadership que les Américains veulent après les certitudes des années Bush. Les Américains souhaitent un nouveau départ et c’est dans ces périodes de panique économique qu’ils sont prêts à entendre l’appel intéressant mais encore chargé d’inconnu qu’incarne monsieur Obama.»

La force du candidat démocrate est d’avoir saisi ce malaise de la société américaine et d’avoir su y répondre. A sa manière rassembleuse et consensuelle. Tous les sondages montrent qu’en deux ans de campagne, les Américains se sont familiarisés avec l’homme, son style, sa couleur. Il a su présenter un message d’union au-delà des guerres culturelles ou raciales qui ont divisé son pays. Avec sa candidature, les lignes de la politique américaine ont bougé. «Il est la première figure du XXIe siècle de la politique américaine», écrit E. J. Dionne dans le Washington Post. C’est ce que ni Hillary Clinton ni John McCain n’ont compris. Aucun des deux n’a su prendre la mesure de ce politicien générationnel. En collant aux discours habituels, ils ont finalement renforcé Obama en soulignant sa nouveauté. Les Américains voulaient tourner la page Bush, mais aussi d’une certaine politique washingtonienne.

Inspiré. A l’opposé de McCain qui fait profession de «combattant», de «vieil homme en colère», Obama s’est voulu rassurant. Le dernier débat consacré largement à la crise économique l’a montré plus présidentiel que son inconstant rival. Ancien travailleur social à Chicago, Obama croit aux gens et a su allier son discours inspiré à une rigoureuse organisation de campagne. Il s’est servi de la mobilisation sans précédent autour de sa candidature pour chasser jusque dans les Etats les moins démocrates. Résultat de ce choix tactique : Obama est en tête, ce matin, selon les sondages dans une dizaine d’Etats traditionnellement républicains. L’homme est aussi un réaliste de Chicago, l’une des villes les plus dures du pays, qui possède l’art du compromis. Des qualités essentielles pour la Maison Blanche.

Sources Libération

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Résistance

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