Bruxelles à la traîne ou complice ?
Bruxelles à la traîne ou complice ?
par Gaël de Santis
Les 27 renforcent leurs liens avec Israël pour ne pas se froisser avec Tel-Aviv et Washington.
C’était le 3 décembre. Les groupes parlementaires de la Gauche unie européenne (GUE) et des Verts ont réussi à repousser le vote qui prévoyait le renforcement des relations entre l’Union européenne (UE) et Israël. Une décision par-dessus laquelle est passée le Conseil européen (qui représente les gouvernements). Lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères, les 8 et 9 décembre, ceux-ci ont réaffirmé « conformément à l’engagement politique (…) pris le 16 juin dernier » leur « détermination à rehausser le niveau et l’intensité » des relations entre l’UE et Israël. Un rehaussement qui « doit être fondé sur les valeurs partagées des deux parties, en particulier sur la démocratie et le respect des droits de l’homme, de l’État de droit et des libertés fondamentales, la bonne gouvernance et le droit humanitaire international » (sic).
Les parlementaires européens n’ont eu à se prononcer que « sur le volet de la participation d’Israël aux programmes communautaires », explique Véronique De Keyser, députée socialiste européenne. Du fait des traités, « le volet politique est du ressort des chefs d’État ». Et c’est avec ce volet, promu par la présidence française de l’Union européenne (PFUE) qui espérait passer en force avant la fin de l’année que le bât blesse. Avec ce rehaussement de la relation bilatérale, Israël a un statut à part. Ainsi Tel-Aviv n'est « ni un membre de la politique de voisinage, ni un membre de l’UE », souligne la parlementaire socialiste européenne Véronique De Keyser. Ce volet « permet l’intégration d’Israël dans diverses instances européennes », précise sa collègue italienne de la Gauche unie européenne (GUE), Luisa Morgantini. Cette coopération toucherait, à partir d’avril 2009 entre autres aux domaines de la sécurité, et renforcerait le travail entre gouvernements et entre parlements.
En fait, l’Union européenne ne parvient pas à s’imposer comme un acteur crédible, du fait de son suivisme vis-à-vis de Washington. Les États-Unis feraient jouer le rôle de « tiroir-caisse » à l’UE, selon Véronique De Keyser. Le programme de l’UE, Pegase, est le principal bailleur de fonds de l’Autorité palestinienne. Mais nombre des - infrastructures financées par l’UE sont régulièrement détruites par les bombardements israéliens, sans que Bruxelles ne réclame réparation à Tel-Aviv.
Pis, cette décision promue du conseil des Affaires générales promue par Bernard Kouchner intervient alors que les députés européens avaient alerté sur le fait que l’aide européenne ne parvenait plus dans la bande de Gaza, du fait du renforcement du blocus. Rien de tel pour adresser un feu vert au chef du gouvernement israélien et à sa ministre des Affaires étrangères, Ehoud Olmert et Tzipi Livni.
Sources L'Humanité
Posté par Adriana Evangelizt