La manipulation politique est dans l'air
Il est intéressant de voir ce que pense le Syndicat de la Magistrure de cette histoire. Pour nous, personnellement, Pascal Clément est loin d'être neutre, il l'a prouvé à maintes reprises, on peut même dire qu'il marche à fond pour Sarkozy... alors que le juge Renaud Van Ruymbeke se trouve dans son collimateur ne nous étonne pas... on essaye encore de noyer le poisson dans l'eau pour épargner les véritables coupables...
L'affaire Clearstream ne saurait être réduite à un dossier de dénonciation calomnieuse. La révélation de l'existence de comptes non publiés, occultés par la chambre de compensation Clearstream et servant une finance parallèle, remonte à 2001. Les auteurs de cette révélation, Denis Robert et Ernest Backes, ont été entendus par la mission parlementaire sur le blanchiment.
Une conférence des parlements de l'Union européenne sur le blanchiment s'est tenue à l'Assemblée nationale en février 2002, à l'initiative de cette mission parlementaire. Elle a rappelé que le fonctionnement des services financiers internationaux, notamment celui des chambres de compensation, rend très difficile toute enquête en matière de criminalité économique et financière. Elle a formulé des recommandations pour améliorer la transparence des mouvements de capitaux, pour lutter contre les paradis fiscaux et pour améliorer la coopération judiciaire internationale.
Cinq ans après, ces recommandations n'ont guère été suivies d'effet. La justice, impuissante dans sa lutte contre la fraude économique internationale, est instrumentalisée : au Luxembourg contre ceux qui ont révélé le scandale, en France contre ceux qui ont essayé d'utiliser ce scandale à des fins partisanes.
Sources : Syndicat de la magistrature
Chargé de l'instruction de l'affaire particulièrement lourde dite des frégates de Taïwan, le juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke a, comme souvent dans ce type d'affaire, reçu un renseignement anonyme. Ne pas accepter de rencontrer les informateurs aurait abouti à se priver d'éléments pouvant lui permettre de faire progresser ses investigations dans une affaire dans laquelle la justice a rencontré de nouveaux obstacles, notamment du fait du secret défense.
Renaud Van Ruymbeke a vérifié la crédibilité des renseignements qu'il a reçus, conformément à son éthique professionnelle. C'est suite à son enquête que la manipulation des documents qui lui ont été adressés a été découverte.
L'éventuelle remise en cause de sa nomination à la Cour d'appel de Paris constituerait une sanction déguisée à un manquement disciplinaire restant à démontrer, en dehors de toute garantie procédurale.
Les attaques dont Renaud Van Ruymbeke est actuellement l'objet participent d'une logique de réglement de compte à l'encontre d'un juge qui a fait la preuve de son courage et de son indépendance et visent à détourner l'attention des véritables manipulations qui sont, depuis, apparues au grand jour.
L'instrumentalisation politique des affaires judiciaires ne doit pas faire oublier les véritables questions posées, à savoir l'impuissance de la justice à faire la lumière sur les affaires les plus graves, particulièrement dans le domaine de la délinquance économique et financière.
Sources : Syndicat de la magistrature